LES CHRONIQUES DE FRANCISCO & Co

LES CHRONIQUES DE FRANCISCO & Co

AMERICAN HONEY, from death stars

Drame    Poème    Road-movie   

Andrea Arnold

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Un film au coeur battant dont même les fragilités écorchent.

D'une langueur souvent torpillée par des séquences fulgurantes et des visions hypnotisantes, jusqu’à une dernière demi-heure littéralement poignante, American Honey est un film vivant à l'âme puissante.  C'est long, parfois agaçant, mais c’est âpre et c’est beau. Huit ans après les tourments adolescents du solide Fish Tank et une adaptation quasi invisible des Hauts de Hurlevent, la scénariste et réalisatrice brittannique Andrea Arnold embrasse le coeur de l’Amérique en recyclant l’ADN du cinoche et de la littérature US depuis la conquête de l’Ouest : Le road movie. Elle y injecte un thème qui lui est chère : l’entrée dans l’âge adulte.

 

Chronique d’adolescents perdus, embauchés comme vendeurs de magazines itinérants et traversant un monde fantomatique. Celui d’un pays gigantesque ou l’on peut se perdre et où l’argent reste l'unique monnaie « d’échanges » entre les êtres. Parce que tout s’achète quand il faut vendre pour survivre. Take the money and run. Le temps d’une fête, d’une danse ou de rituels parfois violents les esprits se libèrent mais les rêves de cette jeunesse écrabouillée restent bridés, comme le sont leurs conversations anémiques, parfois stupides et vides de sens que l'auteur étire jusqu’à l’absurde. Mais le fond est bien là. Dans cette peinture d'êtres entiers mais intérieurement désarmés. Rires et délires finalement attachants puis émouvants, d'enfants ayant grandis en manquant de tout.

 


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La grande force de cette dérive aussi âpre que poétique, éclaboussée d’une lumière « divine », repose justement sur cette opposition entre la noirceur de l’état des lieux et la beauté du cadre. Une mise en scène aérienne au montage admirable qui souligne la profonde tendresse du regard de cette réalisatrice qui, à cinquante ans passé, nous offre le film le plus jeune et libre de l'année portée par une B.O électrisante. Un vigoureux retour aux sources du ciné indé, filmé au format carré des premiers temps du 7ème art. Comme une envie de repartir à zéro et retrouver la fraicheur des pionniers du cinoche. Sans trucages ni ajouts numériques avec la seule respiration et transpiration du monde comme vie à l'image.

 

Andrea Arnold filme avec autant d'amour et de poésie qu’un Gus Van Sant, cette triste balade vers nulle part. Un rayon de lumière et une touche d'humanité viennent toujours soigner le sordide de certaines situation. Pris dans les bras de la photographie en or de Robbie Ryan (Fish Tank, Moi, Daniel Blake, Philomena) la solitude de la jeune "Star" semble à l'abri des misères d'un American Dream qui se consume aujourd'hui au coeur de la nuit, dans les flammes des puits de pétrole. 

 

 

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Le visage à la beauté fragile et mouvante de son actrice principale, reflète cette vision sublimée d’un monde abîmé. Du haut de ses 22 ans, et pour sa première apparition à l'écran, Sasha Lane dévore chaque scène. Par étapes elle trouvera sa place dans ce monde en ruine consolé par la musique, la chaleur des étreintes, une nature et des routes filmées souvent dans la douce lumière du soir. Rien n'a de sens mais la vérité est dans le mouvement. À l'image de cette danse des origines à laquelle les jeunes s'abandonneront à la fin de cette errance. Cette jeunesse carbonisée qui n'existe que lorsqu'elle joue avec le feu.

 

- Prove to me your name is Star, and I'll give it to you.
- It was my mom's idea. She said we're all made from stars. From Death Stars.

 

 

 

Francisco,

 

 

 

 

 

 


 

 

 

 

 

 

 

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2016

 

2H40

 

 

Le Blu-ray                 Chaleur, textures, matière et détails. Un beau voyage

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29/06/2017
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