LES CHRONIQUES DE FRANCISCO & Co

LES CHRONIQUES DE FRANCISCO & Co

COGAN, les oubliés du système

Polar poisseux     Drame     Chronique sociale                       

Andrew Dominik 

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-  America is not a country it's a business.

 

 

 

Conte de la folie ordinaire.
Une errance cinématographique que Samuel Beckett n'aurait pas renié.

Sur fond d'élections présidentielles et de discours emphatiques sur le peuple et l'effort commun, Killing Them Softly est une chronique sur l'absurde condition de petits malfrats sans envergure broyés par une organisation qui les dépasse.

 

L'intrigue reste secondaire, anecdotique. 

L'essentiel est dans le jeu et la forme. Une littérature purement cinématographique portée par une direction d'acteur exceptionnelle. Jusqu'aux seconds rôles. Ray Liotta, Ben Mendelsohn, Richard Jenkins, Scott McNairy, Sam Shepard... Mention spéciale au regretté James Gandolfini en tueur dépressif. Ici, avec l'âge et la carrure prise depuis Les Sopranos, chacun de ses gestes, chacune de ses intonations sont fascinantes à entendre et à voir (en VO, of course).  Loup au milieu de ces âmes perdues, Brad Pitt impose son charisme ravageur et incarne brillamment tout le cynisme d'un système qui refuse de s'avouer cruel mais reste malgré tout impitoyable.

 

 

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Ici la mort est laborieuse, sale et lente.

Elle se vend, se deale, se brade. Débarrassé du glamour hollywoodien, rien n'est là pour divertir ou sonner cool. Le rire est grinçant et les destinées tragiques sous le ciel bas et lourd d'une photographie d'orfèvre. L'oeuvre du directeur photo Greig Fraser qui a depuis signé les images somptueuses de Zero Dark Thirty et Foxcatcher.

 

Les dialogues s'égrènent, comme vidés de sens et prononcés par des personnages épuisés, stupides ou monstrueux. Le spleen, la misère et l'absurde écrasent tout.

En cela la comparaison faites par certains critiques avec le cinéma de Tarantino est un contre-sens absolu, Cogan est le contraire d'un cinéma fun, jouissif et déchaîné. Il faut une scène de passage à tabac presque insoutenable pour comprendre définitivement que l'on est pas là pour rigoler, que "ce pays est perdu" et que chaque homme est seul. À l'écriture comme derrière la caméra le regard du réalisateur-scénariste interroge et descend au plus profond des âmes. Après le poétique et languissant Assassinat de Jesse James Andrew Dominik s'affirme comme un terrible et immense conteur. Cogan est un  chant funèbre qui résonne longtemps après la séance.

 

 

 

 

Francisco,

 

 

 

 


 

 

Inside 

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2012

 

1H40

 

 

Le Blu-ray :   Tranfert Blu-ray impérial et piqué de haute volée. Du grand Art !

 

 

Director:

Writers:

 (screenplay), (based on the novel "Cogan's Trade" by)
 
 
 
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03/11/2015
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