EDGE OF TOMORROW, Embarquer. Adorer. Recommencer
SF
Doug Liman
****
Giga pied.
Gros régal visuel sur un pitch marrant comme tout.
Un pleutre personnage prisonnier d'une boucle temporelle. A revivre éternellement sa journée de combat l'irrésistible "loser" (on parle quand même de Tom Cruise) va se muer en véritable "bête de guerre".
C'est Un Jour sans Fin à la sauce Gears of War.
Recyclage brillantissime du principe de jeu-vidéo. Du "bourrin-malin", fun jusqu'au vertige, avec en prime un savant dosage d'humour et d'autodérision qui finit d'emballer royalement le produit. De quoi jouir sans complexes! Enfin un blockbuster qui parvient à surprendre sur le fond comme à nous laisser bouche-bée face au gigantisme des scènes d'action. Plein les yeux et avec le sourire!
Quelle joie de voir enfin Tom Cruise passer la première partie du film à casser son image d'increvable beau gosse en se glissant, littéralement terrorisé, dans la peau d'un planqué balancé comme un bleu au coeur même de l'enfer. Francs éclats de rire lorsqu'il marche vers son premier assaut en maitrisant laborieusement son exosquelette. Il est beaucoup plus facile alors, pour le fragile spectateur que nous sommes, de s'identifier à ce type que l'on parachute en première ligne! Une invasion extraterrestre absolument terrassante qui évoque aussi bien Starship Troopers que l'apocalyptique ouverture du Soldat Ryan. À ses cotés Emily Blunt assure méchamment en redoutable amazone, et ce sans perdre un centième de sa radieuse féminité.
Un vrai beau duo de cinéma.
Face à la maitrise de telles séquences on en arrive à l'authentique prouesse de ce grand huit cinématographique de première classe: Le montage!
Comment avec un tel principe de répétition parvenir à une telle virtuosité dans le rythme et le timing? Aucune lassitude, et des rebondissements à la pelle. Le film nous embarque et ne nous lâche plus.
Doug Liman a oeuvré en compagnie du monteur James Herbert, celui-là même qui a assemblé avec bonheur les bondissantes aventures du Sherlock Holmes de Guy Ritchie. Chapeau bas. La surprise est permanente jusqu'à ... une dernière demi-heure plus consensuelle et prévisible mais toujours spectaculaire. Qu'importe, cette dernière partie est cette prévisible mais ne dérange que parce que le reste est absolument génial.
Quelle fraîcheur !
Et visuellement ?
C'est assez barge. Un triomphe. Tourné en 35, le support argentique fuit le lisse et nous offre une belle matière à ce déluge d'effets extraordinaires. Parmi les plus beaux vus sur une écran de cinéma ces dernières années. (Chronique de 2014, quelques cathédrales visuelles sont passées par là depuis : Interstellar, Alien Covenant, Blade Runner 2049, Dune etc...)
Le Blu-ray?
Il est à griffer le canapé.
Un luxe de détails faramineux et un traitement des couleurs à garder le sourire pendant plusieurs jours. Il faut préciser que la photographie du film est signée Dion Beebe. Authentique artiste qui a sur son cv une jolie collection de perles comme Miami Vice, Geisha ou Chicago (Quoi que vous ayez pensé de ces films, il n'y a visuellement rien à jeter) Issues d'un master 2K les images sont à se décoller la rétine. On s'interroge d'ailleurs sur l'utilité de passer au 4K face à un tel stradivarius du transfert HD.
Voici donc l'occasion de redécouvrir dans des conditions optimales ce jubilatoire moment de pure SF. Même si les supers-héros et robots géants lui sont passés devant au box-office, le temps remettra les choses dans l'ordre.
Edge of Tomorrow ?
Film culte !
Francisco,
On the Edge
Concept Art par Jerad Marantz
Cruise Chroniques
2014
1H50
Le Blu-ray : A rugir. Un luxe de détails faramineux et un traitement des couleurs à garder le sourire pendant plusieurs jours. Des images sont à se décoller la rétine. On s'interroge d'ailleurs sur l'utilité de passer au 4K face à un tel stradivarius du transfert HD.