INSIDE LLEWYN DAVIS, la ballade des frères Coen
Écoutez
la drôle, poétique et triste ballade d'un folk-singer résolument à coté de ses pompes.
Encore un personnage de loser pour les frères Coen, mais celui-ci est magnifique et profondément attachant. Llewyn Davis, voué à son art, doué d'un véritable talent mais alignant les mauvais choix et enchainant les galères.
Le regard des cinéastes s'est fait plus tendre depuis leurs féroces débuts. Ils posent ici un regard à la fois drôle et douloureux mais comme apaisé sur l'intégrité artistique la plus pure mais également la plus maladroite. BO miraculeuse, Blu-ray velouté. Du tout bon !
Portrait d'un artiste condamné à l'oubli, peinture fabuleuse de l'atmosphère des sixties à Greenwich Village (Bravo à la fabuleuse direction artistique. Décors, costumes, coiffures tout ressuscite l'esprit des sixtees) Inside Llewyn est un véritable joyau cinématographique. Coen oblige, l'ironie et la cruauté ne sont jamais loin mais elle ne sont pas uniquement le fait des auteurs. L'histoire est ainsi. Et la vie aussi. Une ballade mélancolique que l'on chante doucement, le coeur en vrac mais le regard plongé dans un brouillard féérique.
Sur une telle partition les acteurs sont à la fête. Oscar Isaac EST Llewyn Davis. Ce grand acteur, également musicien depuis l'âge de ses 12 ans, chante et guitarise tous les morceaux et le résultat est scotchant. Sa voix, sa présence et son regard magnétique irradient chaque séquence musicale interprétées ici en live et délivrant presque toutes les chansons dans leur intégralité. Quel talent!
Et Coté BO me demanderez vous?
Du petit lait. Le gratin du répertoire Folk d'avant Dylan, et, à la sortie, un album produit par Monseigneur T-Bone Burnett (souvenez vous du tube des Culs Trempés dans O’Brother, c’était lui, le gars qui a joué avec le grand Bob et produit Costello, Roy Orbinson ou Elton John pour ne citer que les plus jeunes) Je l'ai écouté en boucle dans ma voiture pendant plusieurs semaines. Même mes chiens adorent. Je leur passe et on ne les entend plus. Un test imparable. D'ailleurs, à propos de truc imparable, notons l'apparition savoureuse du divin John Goodman, fidèle au poste.. (The Big Goodman a été six fois "Coenisé")
Causons image:
La somptueuse photographie désaturée de Bruno Delbonnel (Le Fabuleux destin d’Amélie Poulain, Un Long dimanche.., Dark Shadows) est du velours pour les yeux. Une suite de tableaux vaporeux aux couleurs enveloppantes pour une sensation cotonneuse. L'impression de se tenir entre deux mondes devient palpable. Nous sommes bel et bien dans la tête de Llewyn. Vision d'un artiste perdu dans les limbes de ses rêves inaboutis.
Cerise sur le Folk, ce pur objet d'art est sublimé par un transfert Blu-ray à la facture technique irréprochable. Bref, Inside Lllewyn Davis signe un nouveau sommet pour les Coen (après Fargo, No Country for Old Men, True Grit…) mais dans la catégorie chef-d’oeuvre discret.
Francisco,
B.O
The Beauty Of
Chroniques Coen
2013
1H45
Le Blu-ray Du velours pour les yeux. Le niveau de détail HD est bien là mais photographie "seventies" oblige, la douceur s'impose. Traitement des couleurs admirable.
Directors:
Ethan Coen, Joel Coen
Writers:
Joel Coen, Ethan Coen
Stars:
Oscar Isaac, Carey Mulligan, John Goodman|See full cast and crew »
A découvrir aussi
- AMERICAN BEAUTY, Spinaltap aime les destins funestes!
- JUSTE LA FIN DU MONDE, family life
- PHANTOM THREAD, haute couture