JOY, avis express
Portrait Chronique Feel good movie
David O. Russell
****
Du cinéma qui remet debout.
Barzingue, dysfonctionnelle, la famille de Joy aligne une jolie communauté de victimes de l'american dream. Bloc d'énergie pure au milieu de tous ces losers un peu dingues mais irrésistiblement attachants. Seul pilier entre un père caractériel et totalement à l'ouest (savoureux De Niro) une mère recluse, abandonnée à l'univers télévisuel d'un improbable soap opera et un ex mari se rêvant chanteur de charme. Seule sa grand-mère jouera son rôle de bonne fée. C''est elle qui instillera dans l'esprit de sa petite fille que tout est possible.
De l'invention d'un balai-serpillière auto-essorant (il n'y a pas de petits rêves) notre Cendrillon va bâtir un empire. Après Fighter, Happiness Therapy et Amercian Bluff David O. Russell, scénariste, réalisateur et grand directeur d'acteur, vient de nous offrir une nouvelle leçon de résilience et le personnage le plus solide de son monde de petits arnaqueurs, de lutteurs sans grâce et d'amoureux dépressifs. On reste bien dans l'esprit de ses précédents films mais sa galerie de portraits s'enrichit et l'enthousiasme de ce cinéaste fort en gueule rayonne ici au son d'une B.O réjouissante. Le bonheur de filmer et de diriger d'immenses acteurs transpire de chaque plan.
Drôle, formidablement interprété (Jennifer Lawrence illumine toutes ses scènes et embrasse 45 ans de récit avec l'aisance des plus grandes) Joy est aussi une leçon de construction et de montage. Un sens du rythme et de l'ellipse jubilatoires. Trash, braillarde et déviante incitation à "croire en nos rêves" ce conte aussi loufoque qu'émouvant décolle et traverse le ciel du cinoche à la vitesse de l'éclair. Aussi, histoire de me couler dans le rythme et la vibe de cette belle tranche de funk, je vais terminer là cette chroniquette. Donc, n'écoutez pas les critiques et laissez vous aller à ce joyeux bordel qui ressemble tellement à la vie !
Francisco,
Chroniques O. Russell
2015
2H
Le Blu-ray Une belle sensation argentique de film à grain. Une texture très seventies mais défendue par de solides contrastes et un traitement des couleurs à ronronner doucement. HD de caractère.
Director