LES CHRONIQUES DE FRANCISCO & Co

LES CHRONIQUES DE FRANCISCO & Co

LOIN DE LA FOULE DÉCHAÎNÉE, c'est plutôt calme

Drame en charentaises                                        

Thomas Vinterberg 

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Visuellement, c'est charmant.

La campagne du Dorset dans la douce lumière du soir... 

Le problème est qu'au milieu de ce paysage hyper bucolique l'amour est censé venir tout bousculer. Au bout de 20 minutes le spectateur exigeant doit se rendre à l'évidence. Le souffle de la passion a totalement oublié d'animer cette oeuvre. 

 

Respectueux du roman d'origine, plastiquement soigné, le film enchaîne les séquences avec une application quasi scolaire sans jamais trouver son rythme, ni offrir le moindre crescendo. Pour qui n'a jamais été touché par la passion ou n'a jamais vécu à la campagne ça peut émouvoir mais pour les autres c'est l'assoupissement assuré. Un académisme bien serré du fondement totalement déroutant de la part du réalisateur de Festen. Sans doute le résultat malheureux d'un pari entre copains :

 

- Hey Dave, j'te file mon billet que je suis capable de te torcher un truc hyper-méga-classicos!

- Ok, mort de rire, trop tentant, j'te suis, man ! 

Je n'ai pas vu la précédente adaptation de John Schlesinger avec Julie Christie (1967) donc je ne peux pas comparer. Je peux simplement rappeler que le socle narratif repose tout de même sur un roman de Thomas Hardy. L'auteur de Jude l'obscur et de Tess d'Urberville. Nous sommes là chez un Maupassant version british. Un naturaliste autant qu'un poète. La forme est impériale et l'âme vibrante. Tous ses romans exposent les paysages du sud-ouest de l'angleterre. Même toile de fond Mêmes tourments. La passion au supplice  dans un monde corseté. Ici le corset ne se dénoue jamais. Comparaison oblige, j'évoque aussitôt l'adaptation romantique et enflammée de Tess par Roman Polanski avec la jeune et troublante Nastassja Kinski. Le monde rural y était représenté d'une manière autrement plus authentique que dans la lisse peinture de Vinterberg. Le drame se nourrissait du naturalisme de la forme et embarquait le spectateur dans la spirale du récit. Ici le drame ne s'abreuve qu'à des visions de carte postales et ne prend jamais le large. La noirceur et l'humour acerbe de Thomas Hardy en prennent un coup. L'émotion vraie ici a déserté la lande. 

 

 

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Avec deux acteurs de la trempe de Carey Mulligan( Drive) et Matthias Schoenaerts (Bullhead, De rouille et d'os) reconnus pour la justesse et la profondeur de leur jeu, la fadeur du résultat est pour moi incompréhensible.

Carey joue l'espiègle et indépendante Bathsheba comme une des filles du docteur March tandis que Matthias, aiguise ses outils, conduit ses moutons, répare ses clôtures et porte ses fagots "dans la douce lumière du soir"avec une forme ultime de détachement que l'on ne peut que partager. Le récit suit son cours, fidèlement, mais les grandes adaptations d'oeuvres littéraires n'ont jamais été réalisées en gardant le bouquin sous le bras.

 

Bref, tout ici est propre, bien rangé, somptueusement photographié, magnifiquement décoré et gentiment interprété mais pour moi c'est comme si le réalisateur avait oublié de crier "Action". Ouais, je sais, c'est  âpre et cruel comme conclusion. Un peu comme du Thomas Hardy.

 

 

 

Francisco,

 

 

 

 

 

 

 

 

Les meilleures intentions 

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2015

 

2H

 

Le Blu-ray              C'est super beau. Couleurs, détails, le caviar de l'image HD. A tel point que j'ai regardé le film jusqu'à la fin.

 

Director:

 

Writers:

  (novel), (screenplay)

Stars:

  |  »

 

 

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04/11/2015
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