LES CHRONIQUES DE FRANCISCO & Co

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Série - QUARRY

Série     Polar 70's

Michael D. Fuller   Graham Gordy 

***

 

 

 

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Rien de révolutionnaire

mais de la bien belle ouvrage.

 

Quelques mots sur Quarry, petit dernier de nos copains de Cinemax (The Knick), et  que je viens tout juste de manger en replay sur OCS GO. C'est un l'histoire d'un mec. Un vétéran du Vietnam revenant au pays et ne trouvant plus sa place. Durant son absence, sa bien-aimée à trompé sa solitude avec un vulgaire type qui, en plus, lui a même piqué un de ses 33 tours d'Otis Reding. Côté réinsertion ce n'est pas top non plus. Personne ne souhaite l'embaucher le Quarry, tout soupçonné qu'il est d'avoir commis les pires exactions sur des populations innocentes durant le conflit. Bref, ce n'est pas vraiment la fête. Et ils en connaissent un rayon côté personnage inadapté les créateurs de la série, puisque Fuller et Gordy ont participé à l'écriture de la bouleversante série Rectify.

 

Mais revenons à Quarry, himself.

Il est tout à vif et perdu.

C'est alors qu'entre dans sa vie (par la porte du jardin) un type plutôt mystérieux que l'on surnomme "The Broker" ( Peter Mullan, grande classe!)  Cet inconnu en bouc et costard lui propose d'utiliser ses talents de tireur d'élite pour devenir tueur à gages. Il refuse mais son pote d'armée accepte. et c'est en lui filant un coup de main sur un contrat que tout va sévèrement déraper. Quarry va devoir replonger dans l'enfer de la violence...

 

 

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Tout ceci est déjà vu et le déroulement de la saison se fera sans surprises majeures mais tout repose donc sur cette ambiance Blues Bayou et un décor South-seventies merveilleusement reconstitué. 

Description : les bagnoles sont fabuleuses et les décos intérieures vont ravir les nostalgiques du formica et du vinyl qui craque. Des scènes de rues aux marécages, tout sent l'authentique. On comprend qu'en huit épisodes le budget y est passé!

La mise en scène est particulièrement chiadée avec un sens du cadre, voir du bord-cadre, assez jouissive pour tous les nantis-heureux-possesseurs d'un écran à la diagonale généreuse. La photographie trempe voluptueusement dans les teintes vintage avec en bonus la sensibilité du numérique faisant merveille dans les nombreuses scènes nocturnes. Du beau travail signé du jeune chef-op Pepe Avila del Pino. Bravo Pepe, c'est franchement très beau. Touche finale sympa comme tout, pour le dernier plan de la fin de saison,  ce lent dézoom légèrement flou du détail au plan d'ensemble très série B. Un bel hommage à ces plans de fin toujours un peu tremblotants des violents et teigneux polars des rugissantes 70's.

 

Mais ce qui m'a tenu et séduit c'est, précisons-le tout de suite, une super chouette galerie de personnages. À commencer par un Quarry tout en fragilités et rage contenue, admirablement défendu par un Logan Marshall Green à la golden moustache façon Pacino dans Serpico. La fièvre d'un de Niro jeune dans le regard et une présence nerveuse à la Tom Hardy. Une révélation que cet acteur qui m'avait pourtant peu emballé dans Prometheus. Autour de lui, un joli bouquet de tueurs tourmentés, dont le complice Buddy. Flingueur homosexuel vivant chez sa mère (truculente Ann Dowd!) et joué avec l'intensité d'un John Savage de la grande époque par le génial Damon Herriman (Justified, Flesh and Bone).

 

 

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Face à eux, les types à abattre respirent tous cette crapulerie suintante du sud profond. Mention spéciale au personnage de Credence Mason, obèse et pathétique mafieux, clone de Presley, incarné avec gourmandise par Olafur Darri Olafsson (La Vie Révée de Walter Mitty, Balade entre les Tombes) On notera également la présence barbue et fantômatique mais ô combien marquante du géant Tom Noonan (2 bon mètres) aperçu dans Heat et une foule de série mais qui incarna surtout, il y a trente petites années, l'inoubliable et terrifiant tueur en série du Manhunter de Michael Mann. Dans cet enfer de gueules patibulaires, les rôles féminins sont bienvenus et ne sont pas en reste.

Insistons sur Jodi Balfour. Elle interprète Joni. Le grand amour cassé de Quarry. Cette brune actrice pleine de charme, au regard intense, parvient sans peine à nous faire aimer son personnage de jeune femme paumée. On comprend alors aisément que sous les cendres d'une passagère infidélité le volcan de l'amour-toujours peut encore gronder dans le coeur de l'infortuné Quarry.

 

 

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Au milieu de tout cet univers si bien peuplé on se sent rapidement comme à la lecture d'un de ces bons vieux polars de série noire des années 70 que l'on achète les jours de brocante. Ces histoires sombres où l'on se régale par avance de tout ce qui ne manque pas d'arriver.

Ça défouraille sévère, ça saigne abondamment, mais ça n'oublie jamais de philosopher sur la vie, l'amour et toute cette chienne de vie qui est tellement surprenante dès que tout se barre en couilles. Ça n'oublie pas non plus d'évoquer quelques pages de la grande Histoires. Racisme exacerbé, assassinat de Martin Luther King, Arrivée de Nixon au pouvoir...  mais le plus rock reste qu'ici ça écoute de la musique. Et de la bonne. Otis Reding, Al Green, Van Morrison, Wilson Pickett, Tony Joe White, Bobby Gentry et j'en passe. Sans oublier des petites séquences de Folk, Soul, Blues en live dans les séquences de bar. On est quand même dans le sud des Etats-Unis, à Memphis... Atmosphère, quand tu nous tient.

 

Ainsi, Quarry en a suffisamment dans le coffre pour durer une ou deux saisons supplémentaires. Quelques points de suspension sont laissé pour relancer l'affaire. Si tout se terminait là (ce qui risque fort d'arriver) resterait le souvenir d'une belle déclaration d'amour à l'âge d'or du polar où les affaires se réglait aux poings, au flingues, dans de longs crissement de pneus et avec des poils partout, des moustaches, des favoris, des cheveux longs et le tout sans l'ombre d'un téléphone portable. Bref, Quarry a la nostalgie classe, du style et du swing! Alors, à défaut d'être surpris, laisser vous emballer ...

 

 

 

Francisco,

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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2016 

 

8 épisodes

 

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30/10/2016
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