LES CHRONIQUES DE FRANCISCO & Co

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RAGING BULL, ainsi finirent les années 70

Drame   Biopic   Film de boxe   Classique incontournable

Martin Scorsese 

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- You didn't get me down, Ray.

 

 

Jake La Motta.

"Le taureau du Bronx" est passé du statut d'athlète oublié à celui de personnage majeur de l'histoire du cinéma américain. 

 

Champion du monde des poids moyens en 1949 face à Marcel Cerdan il mena 106 combats, en remporta 83 dont 30 par KO. Un beau parcours. Hors du ring, sa vie fut moins glorieuse et c'est ce combat qui fait aujourd'hui toute la grandeur et la force de ce requiem signé Scorsese. L'inexorable descente aux enfers d'un type dévoré par sa violence et son besoin de reconnaissance. Le tour de force du réalisateur de Taxi Driver est d'avoir fait d'un type caractériel, souvent ridicule et pathétique, un portrait puissant, sombre et magistralement mis en scène.

 

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Jake LaMotta.

Un rôle qui allait assoir définitivement "la légende De Niro". Un acteur caméléon, perfectionniste, ayant acquis le niveau d'un boxeur pro en fin de préparation. N'hésitant pas à prendre 30kg en quelques mois (merci les restaurants du bord de Loire) pour incarner l'idole déchue au bout du chemin, tombé du ring et devenu le proprio lourdingue d'un bar à strip miteux. 

Sur le ring le perfectionnisme du réalisateur prend la relève avec une fidélité absolue aux combats d'origine. 10 minutes de scènes de boxe dans le film pour un mois de tournage. Des gestes, des coups et des figures à reproduire à l'identique. Une chorégraphie millimétrée. Autre défi, une caméra épaule au milieu des cordes, plongeant ainsi le spectateur au coeur du combat.  Pas de prises de secours avec plusieurs caméras autour du ring, juste un point de vue du plafond pour emprisonner l'oeil dans l'arène et un autre au centre du ring pour nous plonger au coeur des combats. De vrais choix de cinéaste. Un de ces parti-pris radicaux qui, lorsqu'ils fonctionnent, vous sortent de la meute.

 

Après Taxi Driver, Scorsese rejoignait ici, au même titre que son acteur principal, l'olympe des géants du septième Art. Souvent copiée depuis, cette manière rageuse de filmer la boxe était inédite à l'époque. Le résultat à l'écran reste encore aujourd'hui terrassant.

 

 

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Fixé dans un mirifique noir et blanc à la fois charbonneux et embrumé, oeuvre du directeur photo Michael Chapman, Raging Bull se drape des autours des plus beaux classique du genre comme Nous avons gagnés ce soir de Robert Wise (1949).

Une forme intemporelle. Comme un hommage à tout ce cinéma des années 40 et 50 auquel le cinéaste voue une admiration sans bornes. La rage en plus. Mais une folie sous contrôle. Savamment dirigée et rythmée par les doigts de fée de Thelma Schoonmaker. La fidèle monteuse de Scorsese. Elle décrocha à cette occasion un oscar bien mérité. L'ensemble du film EST effectivement une véritable leçon de montage. Un sens du tempo hallucinant qui sert au mieux l'ouvrage des acteurs.

Et quels acteurs! Raging Bull, c'est aussi ce casting irréprochable qui marque notamment les débuts du tandem légendaire De Niro / Joe Pesci. Scorsese les réunira de nouveau dans Les Affranchis et Casino. L'alchimie parfaite!. Ils se croiseront également dans Il était une fois en Amérique de Sergio Leone et A Bronx Tale, le premier film du grand  Bob en tant que réalisateur.

 

Pour Scorsese le tournage de Raging bull signe enfin une vraie résurrection. Cocaïnomane repenti, il est épuisé par l'échec cuisant de sa comédie musicale New-York New-York et ses deux années de travail acharné sur son gigantesque film-concert The Last Waltz. Seuls le talent et l'énergie de son acteur principal ranimèrent le chaudron Scorsesien.

Difficile de croire qu'à l'époque le succès ne fut pas au rendez-vous, Raging Bull est désormais une oeuvre culte. Je le considère aujourd'hui encore comme le plus puissant des chefs d'oeuvre de l'enfant de Little Italy. Réalisé en 1980, il incarne à mon sens le dernier vrai spécimen de ce cinéma d'auteur américain des années 70.  Hélas, l'échec financier de Raging Bull entraina la fin de ces productions épiques sur des loosers magnifiques et le retour à une certaine "logique de studios". Faire de l'Art oui, mais avec retour sur investissement. Si il fallait terminer sur une note positive je considère, humblement, le cinéma de David O. Russell (Fighter, American Bluff) comme un premier signe de réveil de ce cinéma brillant, teigneux et sans concessions.

 

 

 

Francisco,

 

 

 

 

 


 

 

Tribute                                                                            

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Chroniques  Scorsese

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1980 

 

2H10

 

Le Blu-ray          La copie HD est totalement fidèle à la photographie d'origine. Un grain très présent, mais un solide niveau de détail quand il est visionné sur grand écran. L'apport du Blu-ray se traduit par un festival de nuances de gris dans un noir au blanc travaillé "à l'ancienne" et que le dvd peinait à restituer. 

 

 

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  (based on the book by),  (with), 3 more credits » 

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01/12/2015
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