Ça a de la gueule.
Mise en scène, photographie, décors et costumes imposent dès ces premiers épisodes une indéniable élégance. La direction artistique l'impose, nous sommes bien chez les pros et les amoureux du beau et du chiadé jusqu'au moindre détail. Shōgun porte beau. Visuellement, c'est un régal. Nous sommes clairement au-dessus du tout-venant.
Idem du côté casting, avec Cosmo Jarvis (aperçu dans les séries Peaky Blinders et Raised by Wolves) un acteur principal à la voix caverneuse, un peu balourd mais suffisamment charismatique pour laisser deviner l'évolution de son personnage aux prochains épisodes (je croise les doigts). À ses côtés le vétéran, fringant sexagénaire, Hiroyuki Sanada ! Là on fait dans l'élégance. Voici une légende du petit comme du grand écran qui a illuminé de sa présence plus d'une centaine de films et séries depuis les années soixante. Second couteau d'exception qui récemment est allé faire un tour dans les opératiques blockbusters John Wick 4, Bullet Train, Avengers Endgame ou Wolverine: Le Combat de l'immortel.
Et comment ne pas Souligner également la grâce de l'actrice, chanteuse et danseuse Anna Sawai révélée chez Apple TV dans les récentes séries Pachinko et Monarch: Legacy of Monsters.
Bref, le charme inonde l'écran.
La dimension épique se déploie rapidement et l'on ne peut que saluer l'ambition du spectacle. Une exigeante et classieuse relecture du bouquin de James Clavell.
Je fais partie de cette génération qui a découvert Shōgun au début des années 80 dans la version portée par l'imposant Richard Chamberlain et surtout le boss des sabreurs, le king des Sept Samouraïs et du Château de l'Araignée, la figure totémique des films de Kurosawa, le géant Toshirô Mifune.
Autant dire qu'il fallait gérer la relève et que j'attendais cette nouvelle mouture au tournant (même si je dois reconnaître que cette première version est aujourd'hui, visuellement parlant, sérieusement datée). Hiroyuki Sanada n'a pas à rougir face à son modèle. Il est instantanément crédible et valide la pertinence du remake.
Les dialogues, concernant ces deux premiers épisodes, sont du genre "ciselés" et les enjeux dramatiques, complots et intrigues se posent au rythme du soleil levant. On sent bien monter la pression et ce crescendo, sans accélérations bourrines, augure du meilleur pour la suite. Voilà, tout cela est donc bien parti pour briller. Je me suis donc permis de vous livrer mes premières impressions pour vous inciter à jeter plus qu'un œil là-dessus. Si vous aimez les séries qui prennent leur temps et ne se moquent pas trop de l'intelligence du spectateur, ça vaut le coup.
Bien sûr, tout cela peut encore se casser la gueule mais rendez-vous en fin de première saison pour un petit bilan qui, j'espère, méritera ces temporaires 4 étoiles.
Allez, bisous !