WYRMWOOD, J'ai maté le Blu-ray U.K
Zombinerie
Kiah & Tristan Roache-Turner
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"Comment faire efficace, musclé, bref crédible et sans budget..."
C'est ce que je ressentais en visionnant la bande-annonce de cette production Australienne totalement fauchée, tournée au Canon 5D. Extraits et making-of de Wyrmwood Road of the Dead, avaient fait le buzz en 2014.
En Australie ce bolide, piloté, écrit, réalisé et monté par Les frères Tristan et Kiah Roache Turner jouit d'un statut proche du film culte. Bravo pour la passion et la ténacité. N'y tenant plus je me suis donc rabattu sur le Blu-ray sans sous-titres, dispo aux United Kindom... Seulement voilà, je n'ai pas eu ma petite poussée de fièvre.
Compte-tenu du budget microscopique, les effets, maquillages et décors sont exploités au maximum et toujours habilement. Sur la forme, en revanche, le travail sur la photographie et l'étalonnage des couleurs montre souvent ses limites. Mais l'ensemble tient la route grâce à un solide sens du cadre et un montage efficace. Les frères Roach-Turner sont clairement taillés pour le cinéma de genre. Ils doivent continuer à tourner.
Non, ce qui leur manque c'est un scénariste.
Là ou le bât blesse c'est sur le fond. Sans parler de douche froide, je me suis retrouvé devant un truc parfois drôle et furieux mais trop souvent prévisible. Au final, à peine plus secouant et novateur qu'un épisode un peu teigneux de Walking Dead. Premier quart d'heure emballant puis je me suis tranquillement ennuyé.
Si, heureusement, l'humour est souvent présent, Wyrmwood ne choisit jamais son camp. Parodie, horreur brute, drame, Mad-Maxerie, les virages sont innombrables. Quand ils surgissent dans ce scénario terriblement linéaire ils bousculent et surprennent d'une manière franchement réjouissante... pour retomber presque aussitôt comme un soufflé. Une floppée de bonnes idées nous sont balancé à la figure mais aucune ne prend son envol. D'une séquence bien délirante on enchaine sur une séquence émotion totalement artificielle et lourdingue. Le rythme reste soutenu mais les personnages s'agitent et meurent sans avoir le temps de prendre un minimum d'épaisseur.
Quand en 1981, avec 300 000 dollars de budget, un p'tit gars de 20 ans nommé Sam Raimi nous balance Evil Dead, c'est clairement la foire du trône pour les addicts du genre. Pas de fric mais une idée à la seconde et développée au maximum de son potentiel. Aussi bien sur le fond que sur la forme. Caméra sur mobylette et j'en passe. Un scénario jusqu'au-boutiste et un acteur instantanément culte. Un parti-pris radical tenu du premier au dernier plan. Wyrmwood s'annonçait comme un trip zombiesque sur une Fury Road (mix assez génial sur le papier) mais voilà, Jay Gallagher est loin de bouffer l'écran comme le faisait Mel Gibson en 1979 dans Mad Max, ni de partir en vrille comme le faisait l'ahurissant Bruce Campbell dans Evil Dead. Et le scénario nous abandonnant trop souvent au bord de la route, impossible de parler ici d'un fleuron du genre. Si le seul spectacle de tête qui explosent vous suffit Wyrmwood a de quoi vous combler mais si vous avez besoin de bonnes petite claques pour rester en éveil vous aurez bien du mal à ne pas piquer un peu du nez. L'effort est plus que louable, mais le résultat encore trop soumis aux références du genre. Malgré cette relative déception ( il y a de gros fans parmi les membres du blog) j'affirme en tout cas que de belles séquences et un montage sans fausses notes annoncent clairement un duo de réals à suivre.
Francisco,
2014
1H40
Le Blu-ray Un piqué affuté, des gros plan de visages saillants mais la photographie "à la truelle"de cette micro-production ne comblera pas les amoureux de l'image qui tue (avec ses blancs brulés et ses filtres "Walking-Dead du pauvre" qui surlignent parfois l'aspect "amateur" de l'ensemble). L'effet HD est pourtant bien là.