2001, L'ODYSSÉE DE L'ESPACE renaissance!
Cathédrale SF Anticipation Cosmic Trip ultime
Stanley Kubrick
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Redécouvrez 2001 !
Une nouvelle claque après un premier Blu-ray déjà pas mal du tout sorti en 2007. Je viens donc de tester la nouvelle radieuse et immaculée galette 2018, puisque le Blu-ray simple a également profité de cette restauration.
Soyons brefs et directs :
Vous pouvez incinérer sans cérémonie le précédent Blu-ray issu d'un master compacté 35 mm. Voici LE nouveau master définitif reposant sur la copie 70mm. On repart, plus précisément, d'un télécinéma 65mm. Disons que d'un format Scope notre oeil va entrer dans un format plus "sphérique". Le résultat à l'écran : Des barres noires plus fines et une définition démultipliée. Autant dire que nous passons, visuellement, dans une autre dimension. La porte s'ouvre. Cette variation de format est encore plus immersive. L'espace se déploie, se creuse et la profondeur de champ, décuplée par cette remastérisation de premier ordre, fait exploser le génie de Kubrick comme jamais. Et quel génie !
Penser qu'une telle merveille sans CGI a été tourné il y a un demi siècle laisse sans voix. N'hésitez pas à vous offrir cette copie d'une propreté et d'un éclat totalement stupéfiant. Vous n'avez jamais vu 2001 comme ça !
2001, L'odyssée de l'Espace.
L'oeuvre la plus énigmatique et fascinante de toute l'histoire de la SF. Une interrogation garante de l'immortalité du mythe. 2001 est un peu au genre ce que Valhalla Rising serait au film de vikings ou Andrei Roublev au film historique. Une totale sublimation de la forme et du propos. Pièce unique posée au centre d'un genre et générant à elle seule une véritable galaxie de courants et d''influences. 2001 reste encore aujourd'hui ouvert à toutes les interprétations. Vous trouverez toujours, aujourd'hui, deux-trois YouTubeurs inspirés capables de vous expliquer tout cela mais, croyez moi, l'essentiel est ailleurs.,
Revoir ces images restaurées avec une telle exigence donne la mesure de l'absolu modernité de ce stupéfiant moment de cinéma sorti en 1968 ! Il convient de se resituer un minimum et reculer de 50 ans en arrière. Le jeune cinéphile avide de découverte découvrira une réalisation et son esthétique dépassant l'entendement compte tenu des moyens disponibles à l'époque. Le spectateur de 1968 est passé d'un coup de films de SF avec plein de types en pyjamas se cognant dans les décors à ce regard glacial sur la notion de progrès et un discours prophétique proprement hallucinant sur la prise de pouvoir de l'Intelligence Artificielle. Un demi siècle plus tard, une grande part de nos actions quotidiennes sont guidées, voir biberonnées, par l'I.A. L'addiction est là, la soumission proche et, qui-sait, assistons nous déjà à la faillite de notre humanité face à cette intelligence "supérieure". Nous serons rapidement tous à la merci de HAL 9000.
Et tout cela alors même que l'idée d'avoir un ordinateur chez soi était inconcevable à l'époque du tournage et que nous n'avions pas encore marché sur la Lune. Ouin difficile de faire plus prophétique. Encore une preuve, si il en fallait, du génie absolu de ce maître de cinéma. Même l'imposant et mystique Solaris de Tarkovski fait aujourd'hui pâle figure face à la maîtrise esthétique et l'épure magnétique du chef-d'oeuvre de Kubrick. Les années ont tranché et aucune oeuvre SF à ce jour n'a approché ce Nirvana cinéphilique. Visuellement, côté odyssée cosmique on peut saluer le bel effort de Nolan avec Interstellar, le sens de l'abîme du Sunshine de Danny Boyle, le parcours symbolique d'un Brad Pitt en quête du père jusqu'aux confins du système solaire dans l'allégorique Ad Astra de James Gray ou encore la fuite consolatrice du trajet vers la Lune de l'endeuillé Neil Armstrong dans le magnifique First Man de Damien Chazelle. Autant de grands films matures délivrant une SF qui interroge, mais aucun ne laissant cette sensation de renouveler le genre pour toujours.
Je passe sur sa suite 2010 : l'année du premier contact. Un projet courageux, qui n'a rien de honteux, le réalisateur Peter Hyams n'est pas un manchot (Outland est une épatante série B SF) mais dont ni l'écriture, ni la mise en scène ne parviennent à sublimer un scénario finalement anecdotique.
2001 reste ainsi à tout jamais ce tour de force. Ce conte stupéfiant sur la boucle du parcours humain face à l'infini et notre perception hasardeuse de l'espace et du temps. La musique et les silences triomphent sur les dialogues. Débarrassé de trop de mots le cinéma gouverne comme jamais. Le génie visionnaire de l'artiste trouve ici sa pleine expression.
Merci à Christopher Nolan d'avoir supervisé avec autant d'exigence et de respect la résurrection de ce divin objet filmique non identifiable. Voilà, j'ai ainsi profité de cette miraculeuse ressortie Blu-ray 4K (également version simple)" pour évoquer ce monument que je n'ose pas chroniquer de manière franche. Tout là-haut, personne n'a encore trouvé sa place à la droite de Kubrick. Enjoy, et happy birthday, Hal !
Francisco,
Kubrick expérience
1968
2H30
Le blu-ray Juste une précision, ma chronique repose sur le Blu-ray simple, déjà éblouissant. Netteté accrue et balance des couleurs prenant un vigoureux coup de jeune. Un chef-d'oeuvre qui reprend un peu plus d'altitude c'est possible? Avec une restauration de cette envergure, oui. Clairement. Les échos des veinards de potes totalement équipés en 4K confinent, eux, à l'extase...
Director:
Stanley Kubrick
Writers:
Stanley Kubrick (screenplay), Arthur C. Clarke (screenplay)
Stars:
Keir Dullea, Gary Lockwood, William Sylvester |
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