LES CHRONIQUES DE FRANCISCO & Co

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BIENVENUE À MARWEN, "i've built a place where i can heal"

Feel-good-drame       Histoire vraie

Robert Zemeckis  

**** 

 

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Une opé Fnac est toujours une délicieuse invitation à investir une somme relativement modeste dans une, voir plusieurs oeuvres, un poil flippantes. 

Si c'est raté ça se digère, et si c'est réussi c'est cadeau. 

Bienvenue à Marwen, pour moi, coche la seconde case.

 

Et pourtant il me foutait un peu la trouille ce film là. Puis j'ai réfléchis un minimum (ça  m'arrive de temps à autre, essayez et vous adopterez rapidement cet exercice salutaire !) Je me suis alors dit que goupillé par le génie qui a signé Forrest Gump et la trilogie Retour vers le Futur,  cette oeuvre globalement boudée par la critique et le public en avait forcément dans le coffre. Grand bien m'en a prit. "Je m'ai régalé !!!"

Quand on a réalisé un chef- d'oeuvre embrassant trente ans d'histoire des États-Unis à travers le regard d'un irrésistible neuneu (Forrest Gump, again) on est forcément le mieux placé pour raconter l'histoire, vraie, de Mark Hogancamp. Artiste se baladant en talons hauts et transfigurant sa réalité en recréant son monde à lui. Un monde de poupées embrassant ses obsessions pour les pin-up en armes et la seconde guerre mondiale. Des objets transitionnels lui servant de garde du corps et lui permettant d'encaisser le choc tramautique d'un terrible et gratuit passage à tabac par cinq fachos avinés.

 

 - I was beaten up because I was different, so I've built a place where I can heal.

 

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Sur un tel scénario, un auteur laborieux nous aurait servi un pensum bien déprimant. Zemeckis, lui, sans rien occulter du pathétique de la situation, nous sert du grand spectacle. Bienvenu dans le monde de Mark Hogancamp, alias Captain Hogie !

Les séquences animées, englobant motion capture et prise de vues réelles du regard et de la bouche des acteurs sur les visages et corps de poupées, sont totalement renversantes. L'effet est littéralement hypnotisant. Des scènes d'action jamais gratuites et toujours en miroir aux désarrois de cet artiste à l'âme cassée. La naïveté et la fraicheur de ses séquences sont à la hauteur de son mal-être. Privé de sa mémoire et traumatisé il invente des histoire cruelles mais à l'humour d'enfant. En cela Bienvenue à Marwen ne cesse de fasciner.

 

Zemeckis accouche ici d'une forme de divertissement aussi réjouissant que bouleversant. C'est un peu sa marque de fabrique. Il a toujours été l'équivalent d'un Spielberg un poil déviant. En regardant ce film je me disais qu'il fallait oser. Raconter une histoire aussi déroutante et singulière, en déployant les moyens et les effets d'un luxueux blockbuster. Avec son scénario et personnage déroutant le film s'est donc vautré au box-office (il semblerait, d'après mes informations, que nous vivions à une époque peuplée de neuneus hystériques incapables d'intégrer l'art de la nuance) mais nul doute qu'avec les années il se drapera du noble statut de film culte.

Parce que la direction artistique est phénoménale, le récit limpide, les filles sublimes et qu'au sommet trône le grand, que dis-je, l'immense Steve Carell ! Rhaa, Steve Carell... Bravo Steve. Ces cinq dernières années, toi, le vétéran de la comédie loufoque à l'américaine tu nous a prouvé que tu excellais aussi dans le drame: Foxcatcher, The big Short, Last Flag Flying, My Beautiful Boy, Vice... Ici, tu exploites toutes les facettes de son talent. Tu m'as tranquillement brisé le coeur avec tes regards perdus et tes sourires fragiles. Aussi intense en artiste tourmenté à la mémoire dévastée et au quotidien démoli par la peur et l'angoisse qu'irrésistible en Captain Hogie, hilarant macho en plastique et au grand coeur.

 

 

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Bienvenue à Marwen a la valeur d'une pièce unique.

Une comédie étrange et un drame raconté avec une tendresse infinie sur un homme brutalement retombé en enfance. Encore une vibrante leçon d'humanité ! Parce que Zemeckis est habité par la bienveillance non pas celle des grands auteurs mais celle, mille fois plus consolatrice, des grands conteurs. Et le cinoche ne survit que grâce aux grands conteurs.

 

- I know, but you have to love the pain, Hogie. Like the wise man said, "Our pain is our rocket fuel." It reminds us of our strength.

 

Grand Personnage. Grand réal. Grand acteur.

Grand film.

 

 

 

Francisco,

 

  

 

  


 

 

 

  

 

 

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2018

 

1H55

 

Le Blu-ray                 Nickel. Un transfert doux au piqué délicat qui fait passer avec grâce les épatantes séquences animées. Détails, couleurs et textures à la fête !

 

Director:

Robert Zemeckis

Writers:

Robert Zemeckis (screenplay by), Caroline Thompson (screenplay by)

 

 

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11/08/2019
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