LE MANS 66, course épique !
Histoire vraie Feel-good épique Coup de coeur 2019
James Mangold
*****
Épatant !!!
Divertissement cinq étoiles.
Je pourrais même m'arrêter là et me contenter de cette humble et vibrante exclamation. Ce serait à l'image de ce film qui file droit au coeur sans dévier.. Comme vous allez vite le sentir, j'ai accompagné l'aventure humaine et sportive de ces deux personnages formidablement incarnés par Batman et Jason Bourne avec un enthousiasme adolescent. Le Mans 66 c'est le grand retour de la "bonne histoire bien racontée" au scope rutilant et au montage fluide, chiadés par des pros sur les épaules de francs et solides héros de cinoche. C'est d'ailleurs toute l'alchimie de ce film. Une histoire de pros racontée par des pros. Le tout arrosé d'une BO nitroglycérinée. "Que demander de plus?" m'ais-je entendu murmurer à la fin de la séance.
Le Mans 66 fait partie de ses rares films qui m'ont ramené miraculeusement à mes premières sensations de rêveur-amoureux des salles obscures. Une sensation qui, inévitablement, s'émousse au fil des décennies. Aussi je voudrais te serrer très fort dans mes bras, m'sieur Mangold, toi le réalisateur-conteur dont je suis totalement Fan depuis Walk The Line jusqu'à ton rugueux et formidable Logan, pour m'avoir, pied au plancher, retiré un paquet d'année au compteur, 2h30 durant. Deux heures trente qui coulent comme une eau claire.
C'est toujours beau à regarder une grande leçon de courage et d'amitié racontée comme un "conte" sur l'endurance et la quête d'un objectif défiant la raison. Ce duel entre Ford et Ferrari, l'américain sans expérience débarquant sur le mythique circuit des 24H pour faire tomber le géant italien invaincu depuis 1960!, est certes, une histoire vraie, mais la présence du fils de Ken Miles, tout au long du film jusqu'au final d'une pudeur exemplaire, est bien là pour nous reconnecter à notre âme d'enfant et aux rêves de champion qui l'habitent. Mission accomplie !
J'ai vibré comme un môme.
C'est beau aussi à regarder une photographie numérique patinée comme une peloche à l'ancienne. C'est le travail du grec Phedon Papamichael qui a déjà oeuvré avec James Mangold sur Walk the Line, 3h10 pour Yuma et Night and Day. J'avais reconnu sa patte dès la première bande-annonce. Une image profonde, chaleureuse, puissamment colorée qui fait chaud au coeur. D'autant qu'à cette signature esthétique de premier choix s'ajoute une direction artistique, irréprochable, alignant décors et costumes (clin d'oeil sympa à mon Vieux Mans et sa cathédrale ) ressuscitant cette époque qui sentait beaucoup moins la fin du monde. Au coeur d'un tel écrin, les nostalgiques que nous sommes jubilent et les acteurs rayonnent.
On le sait , un grand film est d'abord une histoire de personnages. Je ne suis pas un passionné de courses automobiles mais je plonge dès que le film a du coeur et une âme.
La présence massive et sympathique de Matt Damon aux côtés de l'anguleux et délicieusement cabotin Christian Bale assurent un spectacle totalement réjouissant. On l'aime bien, au cinoche, ce duos du héros solaire couplé à la forte gueule. Le tandem historique Caroll Shelby/Ken Miles, passé à travers le miroir hollywoodien, semble échappé d'un bon vieux western. Et les seconds rôles ne sont pas en reste.
Ce radieux rassemblement d'acteurs et actrices garantissent le label "grand film populaire". Au sens le plus noble du terme. (loin des comédies franchouillardes qui flinguent depuis trop longtemps notre morne production hexagonale )
Côté scénario, personne ne s'attendait à du Tarkovski et je vous confirme qu'il n'y aura donc aucun déçu. Tout en assumant (voir, sublimant) les clichés du genre, l'intrigue et ses enjeux emballent sans efforts et les dialogues savoureux évitent la sortie de route. Il faut rappeler que les frangins Butterworth en connaissent un rayon côté grand spectacle bien incarné puisqu'ils ont signés le scénario d'un des plus impressionnants, drôles et jouissifs spectacle SF de ces dernières années avec Edge of Tomorrow. Bref, nous sommes entre de bonnes mains et ça, ça vaut mieux quand on se retrouve sur la grille de départ.
Sur les ailes de cette hasardeuse transition à pas cher, voir désolante (limite Black Friday) et sous cette photo, ô combien iconique, j'en profite pour dire un mot des scènes de bagnoles : Elles m'ont clouées au fauteuil. Le sourire au lèvres.
Filmées au raz du bitume, façon Mad Max, jouant divinement de la profondeur de champ, elles profitent d'un montage virtuose et d'un travail sur le son extraordinaire. Les puristes le disent, ces bruits de moteur sont bien ceux que l'on entendaient rugir dans les années soixante. Le son et quasi les odeurs. La prodigieuse dernière demi-heure des 24H du Mans sent vraiment l'essence et l'huile de moteur. On y est. On est dedans. Sans parler de la reconstitution de la ligne droite des stands qui a impressionné les férus d'histoire comme les plus maniaques du détail. Alors, sportivement, vous trouverez toujours des puristes pour vous dire que les pilotes, en vrai, n'ont pas vraiment le temps de se jeter des coups d'oeils rageurs entre deux virages mais on s'en fout, nous sommes au cinéma !!! Le vrai. Et puis je vous l'ai dit, ce film, c'est bien plus qu'une histoire de course.
- ...Suppose Henry Ford II wanted to build the greatest race car the world's ever seen, to win the 24 Hours of Le Mans. What's it take?
- Well, it takes somethin' money can't buy.
- Well, it can buy speed.
- It isn't about speed.
Francisco,
Frères d'armes
Chroniques Mangold
2019
2H30
Le Blu-ray Top démo. Une définition au scalpel et des couleurs à la fête; Une image puissante, chaleureuse et contrastée offrant un niveau de détail à se décoller la rétine; Gros orgasme. On retrouve et on se régale du scope admirable du chef-op de Walk The Line. Phénomène jouissif : un grain invisible mais une patine merveilleusement ciné ! (Le 4K doit être à tomber)
Director:
James MangoldWriters:
Jez Butterworth, John-Henry Butterworth | 1 more credit »Stars:
Matt Damon, Christian Bale, Jon Bernthal | See full cast & crew »
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