LES RAISINS DE LA COLÈRE, la noblesse des vaincus

Classique éternel

John Ford

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Un classique qui flambe encore.

La crise est là. Et sans doute pour très longtemps. Aussi, ce chef d'oeuvre du cinéma Américain apparaît plus fort que jamais dans cette sublime version restaurée. Un passage en haute définition pour encore plus d'émotions. Et quel film!

Tout est dit sur la violence financière qui broie les hommes et leur retire ce qu'ils ont de plus précieux : leur dignité. Road-movie de la dernière chance. Dénonciation d'un capitalisme déchaîné provoquant la dissolution des communautés. Ford, le conservateur révèle ici son côté humaniste en exposant sans détours ces brimades et la déchirante endurance aux malheurs qui façonne ces travailleurs de la terre que l'on ne cesse de dépouiller et exploiter.

Le personnage de Tom Joad reste aujourd'hui encore l'emblème de cette résistance noble et désespérée à l'ultime oppression des spéculateurs sur ceux qui dessinent le pays à la force de leurs bras et la sueur de leur front. (Je dis ça, je ne suis même pas communiste ou membre du NPA. Sans vouloir faire de politique, humainement, y a des fondamentaux à respecter) Si, par miracle, ce blog vous donnait envie de vous faire une petite collection de films "essentiels", ceux que l'on regarde pour rester bien vivant, ceux qui prennent soin de votre âme, alors ce film doit en faire partie.

Preuve que l'influence du bouquin de Steinbeck puis du film de Ford reste vivace, "The Ghost of Tom Joad" reste, pour moi, l'album le plus émouvant de Bruce Springsteen. Cette grande et noble figure de la scène Rock, porte-parole de l'Amérque d'en bas, lui rend un hommage appuyé.

Car Tom Joad est plus qu'un personnage. Il incarne cette figure immortelle de la résistance de "ceux d'en bas". La prestation totalement "habitée" d'Henri Fonda a nourri la légende. Il est rare qu'un film ait pris à ce point le dessus sur le classique dont il s'inspire. Impossible d'évoquer l'oeuvre de Steinbeck sans avoir aussitôt en tête les images du chef d'oeuvre de John Ford. Les visages épuisés, les routes grillées, ce camion surchargé accroché à l'asphalte.

Et ce regard. Le magnifique regard d'Henri Fonda.

Le regard du juste.

Francisco,