LES CHRONIQUES DE FRANCISCO & Co

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HOTEL DES AMÉRIQUES, je te poursuivrai toujours...

Drame                                                                                              

André Téchiné

***** 

 

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Nostalgie...

La musique, d'abord.

Cette mélodie de l'immense Philippe Sarde entre envolées et silences. À l'image du parcours amoureux à venir, fébrile, fragile, tout d'élans et ruptures.

 

Cette séquence d'ouverture... Biarritz by night, un soir de pluie. La rencontre, ou plutôt l'accident. Deux étoiles de cinéma se font face. Deux personnages instantanément inoubliables. Hélène en deuil d'un grand amour et Gilles âme errante peinant à trouver sa place en ce monde. Deux solitudes incandescentes épousant le réalisme poétique de la photographie de Bruno Nuytten, embrasant l'écran sur les mots de Téchiné et Gilles Taurand. Comme pour la musique, le silence  sur cette partition prend ses aises. Les regards flambent.

 

 

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Deneuve et Dewaere.

Tous deux, au sommet de leur art. Une alchimie improbable mais évidente. L'infirmière et l'écorché vif. La douleur muette et glacée face aux supplications d'un grand brûlé. Deux Stradivarius accompagnés de savoureux seconds rôles.

Etienne Chicot en artiste raté, se nourrissant de la gentillesse de Gilles. Josiane Balasko la bonne copine esseulée. Sabine Haudepin la jeune frangine spectatrice lucide, déjà rompue aux douloureux paradoxes de la passion. Dominique Lavanant et François Perrot, noyant leurs espoirs perdus aux tables de jeu du casino. Autant de figures perdues, "hantées". Fantômes d'amours perdus, illusions des lendemains radieux envolées. Hôtel des Amériques ne prend jamais congé de la tristesse.

 

Ce qui transpire dans ce film qui, cinq après le fascinant et expérimental Barroco, consacrait le futur réalisateur du Lieu du Crime, J'embrasse Pas ou Ma saison Préférée, c'est la fièvre. Cette passion brute, ce romantisme acharné triomphant sur et autour de l'écran. Comme si tout cela avait un prix, sa contagieuse mélancolie nous abandonne sur un quai de gare, espace symbolique du dernier départ, où un immense acteur au regard perdu nous livre, face caméra, le monologue le plus bouleversant de sa carrière, moins de deux ans avant de mettre fin à ses jours. Ici, comme sous les lustres du casino, personne ne joue.

Le cinéma, jusqu'au bout.

 

 

 

 Francisco, 

 

 

 

 

 

 

 

   

 

 

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1981

 

1H35

 

Le Blu-ray        Une réjouissante restauration respectueuse de la patine argentique. Une copie nettoyée à l'étalonnage rafraichi servant au mieux une image impressionniste au piqué certes discret mais qui ravira les nostalgiques. Un rendu visuel qui épouse avec grâce l'esprit du film.

 

 

Réal:

 André Téchiné

  

 

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18/11/2020
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