Série - MINDHUNTER (saison1)
Série Serial Crime polar Histoire & criminologie
Jon penhall & David Fincher
*****
Travail d'orfèvre !
Fin des années 70. Deux flics du FBI vont poser les bases du "profilage": Entrer dans la tête de ceux qu'ils baptiseront "Serial Killers"...
Mindhunter s'impose comme une véritable page d''histoire sur le nouveau visage terrifiant d'une criminalité aux motifs et aux desseins insaisissables. Le tandem très "buddie-movie" des deux personnages principaux, formidablement incarnés, permet de reprendre son souffle entre les entretiens suffocants avec les Serial-Killers (Mention spéciale à l'ahurissante prestation de Cameron Britton dans le rôle d'Ed Kemper)
L'écriture et le savoir-faire triomphent ici. Chaque personnage profite d'un solide background et leurs relations et intrigues "secondaires" ne sont jamais anodines. Seuls le talent des acteurs et actrices ainsi que l'admirable direction artistique de l'ensemble assurent avec une folle élégance l'intensité du spectacle. Et le show go on ainsi en prenant tout son temps. Voilà une série dont le rythme ne cherche jamais l'épate, sans violence gratuite ni complaisance. Une série qui ne vient pas vous gratter le ventre mais réclame toute votre attention. L'effacement des repères s'accomplit insidieusement et dresse le tableau d'une nouvelle amérique schizophrène, déviante, rongée par la violence et dont les étoiles du drapeau ont cessé de briller. À l'image du déniaisement progressif du personnage principal.
Porté par David Fincher et basé sur les expériences, notes, entretiens et récits du véritable pape du profilage John E. Douglas, ce récit ultra-documenté du créateur de la série Joe Penhall (scénariste de La Route) creuse aussi sobrement qu'intelligemment son sillon en s'inscrivant délibérément dans la veine de Zodiac, prenant ses distances avec le spectacle aux excès dantesques de l'écrasant Seven.
Scénar comme mise en scène, tous deux admirables, accomplissent l'exploit de rester toujours "à bonne distance" (à l'image de l'admirable séquence d'ouverture) Mindhunter ne juge pas, ne cherche pas à vous faire sursauter mais à dévoiler avec rigueur et intelligence la terrifiante logique et mécanique du mal. Un voyage aux sources du crime. Là ou s'abreuve l'inspiration de cet immense et virtuose cinéaste de la violence et de la perte de sens qu'est David Fincher. Un réalisateur élevé, enfant, dans la crainte du tueur du zodiaque. Un trauma, une obsession qui chuchote dans toutes les ombres de sa filmographie. Cinéma de la permanence du mal.
L'enfer dans un gant de velours.
Saluons la réalisation impériale et la photographie à la "Fincher" (même chef-op que sur le somptueux Gone Girl , Fincher signant ici quatre des dix épisodes) Ce travail digne du gratin des productions ciné et tourné en scope fait sauter, tant sur le fond que sur la forme, le dernier verrou entre télé et ciné en salles. Les effets numériques sont aussi nombreux qu'invisibles mais, ces ajouts et détails ne sont là que pour appuyer le propos (voir bonus ci-bas)
Cet objet parfait offrant une glaçante descente au coeur des ténèbres est également affuté par un travail sur le son et une B.O (Jason Hill) d'une efficacité redoutable. Du travail d'orfèvre, vous disais-je, avec, cerise sur le gâteau, de savoureux clins d'oeil à quelques chefs-d'oeuvre du flip que je vous laisse découvrir.
Angoissant, magnifiquement emballé et ... passionnant!
Francisco,
Post-prod
Saison 2
Chroniques Fincher
Saison 1
2017
10 épisodes
L'image Haute précision, contrastes puissants et ombres profondes au service d'une photographie plaquée or. De quoi présager d'un Blu-ray de ouf. (si Blu-ray il y a)