Série - NARCOS
Série Narco-polar Biopic royalement incarné
Chris Brancato
*****
La drogue, on le sait, c'est pas bien.
Mais, là, franchement ...
Narcos est ce que j'ai vu de plus ambitieux et efficace dans le domaine du Narco-thriller depuis un paquet de temps.
Saga mafieuse sous cocaïne, solidement documentée et saupoudrée de documents d'archives parfaitement intégrés au récit , Narcos tutoie les plus hauts sommets grâce à l'interprétation d'un certain Wagner Moura dans le rôle titre. Retenez-bien son nom. Sa prestation est hallucinante. Sans cabotinage, toute en force et rage contenues, cet acteur brésilien de 39 ans, fort de dix kilos supplémentaires, porte magistralement sur ses solides épaules ce "stupéfiant" portrait d'un criminel ayant fait plier l'état Colombien dans les années 80. Flics, juges, politiques, journalistes, personne n'était à l'abris de la terreur. Un véritable empire qui fit quelques milliers de victimes. Vous suivrez, dans les pas de cette figure terrifiante mais à l'allure presque "bonhomme", une magistrale leçon d'histoire sur la formation du cartel de Medellin.
Le reste de la distribution est loin d'être à l'avenant.
Des nouveaux visages qui font plaisir à voir. Boyd Holbrook, sobre et impeccable dans le rôle-narrateur de l'agent de la DEA Steve Murphy dont la justesse de ton en voix-off évoquerait presque la coolitude de celle de Nicholson en ouverture des Infiltrés (VO obligatoire, of course) Je dois citer, en force d'appoint le charismatique Pedro Pascal dans le rôle de son acolyte Javier Peña. Ce type qui a illuminé la saison 4 de Game of Thrones dans le rôle d'Oberyn Martell porte divinement la moustache. Sa pure gueule évoque même les Charles Bronson et Burt Reynolds des rugissantes seventies.
Tous assurent le show sans en faire des caisses.
Et les personnages féminin ne sont pas en reste. Joanna Christie joue avec conviction le rôle de l'épouse de l'agent Murphy. Femme de caractère, consciente des sacrifices et des risques qu'imposent la mission de son mari. Quant à sculpturale Valeria Sigman dans le rôle de la journaliste sans scrupule Valeria Valez, sa présence alimente soigneusement le brasier (nous la reverrons bientôt dans Spectre, le prochain 007). Un petit clin d'oeil également à la savoureuse participation du portoricain Luis Guzman, incroyable tronche de ciné, qui se glisse sans efforts dans la peau du parrain José Rodriguez Gacha. L'essentiel du parcours d'Escobar étant évoqué dans cette première et vertigineuse saison, on peut imaginer que la seconde livrée se resserrera un peu plus sur ces personnages auxquels je me suis immédiatement attaché (du moins ceux encore en vie)
Point ici de longues séquences sur le mal-être existentiel des personnages façon True Detective, (même si je suis fan, soyons bien d'accord) tous sont entraînés ici dans une mécanique frénétique déroulant son scénario dans aucun temps morts. Et je dis bien: Aucun. Car oui, le plus admirable pour moi dans Narcos est son tempo. Un sens du rythme et du montage prodigieux qui font passer ces dix épisodes comme un songe de cinéma. Le résultat également d'une écriture serrée, sans digressions inutiles, et d'une mise en scène impériale supervisée par le brésilien José Padilha, réalisateur des deux vigoureux opus cinématographiques Troupe d'élite, dont l'acteur Wagner Moura était déjà l'acteur principal.
Après son pâle remake de Robocop, émasculé sous la contrainte des studios, il nous offre ici la plein mesure de son talent. Sens du cadre affuté, découpage chirurgical des scènes d'action, le tout dans le velours d'une photographie chaude comme la braise. Encore une grande leçon de cinéma sur petit écran !!!
Francisco,
2015 - 2017
10 épisodes
Diffusion Netflix Proposée en UHD(du moins, pour le moment) , c'est forcément le régal. Définition et couleurs au taquet. Sur un grand écran les vues d'ensemble profitent à plein de l'ahurissant niveau de détail propre au 4K. Les possesseurs d'écrans compatibles entrent ici au Nirvana.
Creators:
Chris Brancato, Paul Eckstein, Carlo Bernard,Doug Miro
Stars:
Wagner Moura, Maurice Compte, Boyd Holbrook |