POINT BREAK, if you want the ultimate
Action Blu-ray édition 2024 master 4k
Kathryn Bigelow
****
Shame on me !
Je voudrais commencer en m'excusant auprès de mon pote de chronique Spinaltap. J'ignore s'il lira cette chronique, mais il y a une dizaine d'années, je m'étais un peu moqué de lui lors d'une petite séance de démo de son Blu-ray de Point Break. J'avais trouvé le transfert pas top et le film un peu ringard. Et pourtant, le souvenir de ma première séance (j'en étais sorti, 20 ans plus tôt, totalement extatique) était resté dans un coin de ma tête.
Voilà donc que débarque ce tout nouveau transfert 4K dont le Blu-ray simple profite aussi avantageusement. Devant le steelbook, me prend soudain une envie compulsive d'en faire l'acquisition.
Je lance la bête.
Je prends ma claque.
Couleurs, contrastes et détails sont à la fête.
Dans ces conditions visuellement idéales, je me retrouve directement replongé au début des années 90 sur les rythmes syncopés du prolifique Mark Isham (Hitcher, La Bête de Guerre, Et au milieu coule une rivière) et je prends un pied pas possible à me laisser entraîner dans le sillage de ces surfeurs-braqueurs de banque dirigés par un incandescent Patrick Swayze et infiltrés par le séduisant agent du FBI Keanu Reeves, lequel décrochait ici son ticket d'entrée pour le cinéma d'action, bien avant Speed, Matrix et John Wick.
À leurs côtés, on retrouve le vétéran Gary Busey (pas loin de 200 films au compteur depuis ses débuts en téloche dans les années 70), que j'avais déjà repéré à l'époque dans L'Arme Fatale et Predator 2. C'est le genre de second couteau essentiel et imposant qui apporte chair et densité au récit. Et puis Point Break, c'est aussi un regard bleu azur. Un regard phosphorescent. Celui de Lori Petty. Celle qui allait enchaîner sur une carrière pour le petit écran après quelques prestations ciné dans Une Équipe hors du commun, Sauvez Willy ou Tank Girl est ici absolument sublime. Point Break est aussi une déclaration d'amour.
Alors c'est basique, sans être bourrin, mais l'essentiel n'est pas là.
Tout fonctionne à plein régime parce que ce bolide est rutilant dans sa réalisation et totalement tripant dans le jusqu'au-boutisme de ses personnages, joyeuse bande de Jim Morrison et Kurt Cobain du sport extrême. Tous à vifs et brûlants à hautes flammes. L'engagement physique des acteurs soigne la crédibilité de l'ensemble et le rythme trépidant, enchaînant scènes cultes, punchlines philo du gourou Swayze et morceaux de bravoure, verrouille le tout à pleine vitesse sans sortie de route.
Scènes de braquage au montage millimétré, gunfights ultra-découpés en espace confiné, courses de voitures ou à pied façon Bullitt, scènes de sauts en chute libre garanties sans fonds verts, et parties de surf au ras des planches éclaboussent le cinévore ravi que nous sommes. Pour celles et ceux qui ne l'ont jamais vu, détendez-vous, la balade sera délicieusement rock'n'roll !
On parle ici d'un film culte que le marché de la vidéo a propulsé au firmament après une sortie pas forcément tapageuse en salles. Mais c'est l'acte de naissance pour le grand public d'une des plus grandes cinéastes américaines. Kathryn Bigelow, après une viscérale et westernienne relecture du film de vampires (Aux Frontières de l'Aube), confirmait ici son statut de "réalisatrice la plus badass du Monde" en remplaçant haut la main un Ridley Scott préférant s'atteler à la réalisation de son cultissime Thelma & Louise.
Accompagnée de son cher et tendre James Cameron à la production, ces deux addicts aux émotions fortes et aux challenges délirants nous concoctaient là rien de moins que la bible du film de gang à grand spectacle. Voici l'ancêtre de Fast and Furious mais sans les CGI. Cette manière de cavaler au plus près d'une action tournée en dur est aussi le fruit du travail du chef-op Donald Peterman qui expérimentait ici tout un tas d'outils proches du steadycam lui permettant d'accompagner l'action sans être ni trop fluide ni trop gerbant mais suffisamment secouant.
Et ça marche !
Bien restauré, Point Break s'offre aujourd'hui une nouvelle jeunesse. Ces deux heures de grand-huit au discours délicieusement anti-système, jouissif et libérateur, font mieux que tenir la route. Il met encore la misère à de nombreux tâcherons qui polluent aujourd'hui le cinéma d'action. C'est une leçon de découpage et mise en scène qui expose déjà tout le génie de la future chef-d'orchestre de Démineurs, Zero Dark Thirty et Detroit.
Prenez la vague et laissez-vous porter !
- If you want the ultimate, you've got to be willing to pay the ultimate price. It's not tragic to die doing what you love.
Francisco,
Avis des lecteurs
Spinaltap
" ... moi si on me pose la question : c’est quoi le charisme ? Je réponds direct: Patrick Swayze dans Point Break."
Marian-o
" ... Ce film garde son âme vivante, son esprit de liberté et son adrénaline intacte grâce à une réalisation presque "naturelle", sans trop d'effets ni de cascades fantasques, sobre.
J'avais 20 ans quand j'ai vu "Punto límite" au cinéma en Argentine. Ce film m'a donné l'amour du surf et de liberté mais surtout la jeunesse. C'est identifié avec l'image de ces ex-présidents américains qui volent les corporations (les banques, et non les citoyens) pour se payer... leur liberté. Un hymne à la Nature et à la Liberté! "
1991
2h
Le Blu-ray : Un nouveau mastering 4K dont profite également le blu-ray simple. Tout ressuscite, couleurs, contrastes et détails apportent une densité neuve à l'image. Une présence et une sensation de profondeur qui ravive les sensations de la première vision.
Directed by
Kathryn Bigelow |
Writing Credits (WGA)
Rick King | ... | (story) & |
W. Peter Iliff | ... | (story) |
W. Peter Iliff | ... | (screenplay) |
Cast (in credits order) verified as complete
Patrick Swayze | ... | Bodhi | |
Keanu Reeves | ... | Johnny Utah | |
Gary Busey | ... | Pappas | |
Lori Petty | ... | Tyler |
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