LES CHRONIQUES DE FRANCISCO & Co

SF   Fantastique   Horreur   

Fede Alvarez

*

Je l'avoue.

J'ai eu très vite hâte que tout ce petit monde transparent se fassent étriper.

Cette sinistre photocopie du premier film avec sa grosse bébête qui dessoude en bavant, se confectionne des garde-manger à la déco vigoureusement expressionniste et se la joue increvable pour nous rejouer cet éternel même dénouement à répétition est piteusement défendue par une bande d'ados incarnant laborieusement des personnages stupides, neuneus ou d'une fadeur sans fond. 

Autrefois nous tremblions sévère pour Sigourney Weaver, Tom Skerritt, John Hurt, Harry Dean Stanton, Yaphet Kotto et Ian Holm. Un concentré de talent et de charisme, tous immédiatement crédibles.

45 ans plus tard on nous  file des gamins à garder pendant deux heures.

Nous faire croire que tous ces bambins ont beaucoup souffert à travailler à la mine sur leur planète lointaine fait doucement marrer. Non, sérieux man, je n'y crois pas une seconde. J'ai juste l'impression de suivre une bande de gamins jouer à Alien dans un décor de luxe. C'est juste pénible quand on aime le cinéma. C'est à dire une oeuvre signifiante et non une attraction.

Bon, sur une heure et demie j'aurais pu tolérer et considérer qu'il s'agissait là d'un simple nanar pour rire entre potes mais voilà,  étalé avec une frime hallucinante sur deux interminables heures, j'ai juste envie de souligner l'insulte. Ça m'apprendra, j'aurais dû attendre l'opé dans trois ou six mois avant d'acheter mon Blu-ray plein pot. Mais voilà, en bon gros fan d'Alien un peu bourrin et avec cette bande-annonce pas trop mal foutu j'ai laissé en moi le compulsif flinguer le raisonnable.

Et j'ai été puni.

Aux commandes de cette Disneyification du mythe, l'habile tâcheron Fede Alvarez. Un réal que certains essayent de nous vendre comme talent à suivre mais dont les Don't Breath, remake d'Evil Dead ou suite du Millenium de Fincher ont confirmé pour moi un savoir faire basiquement efficace mais totalement dénué de vision.

Non seulement son film ne renouvelle en rien le genre mais il aligne ses séquences avec une politesse totalement aliénante. Nulle trace de génie, de fureur ou même de malice dans son découpage. Il ose même quelques clins d'oeil balourds aux autres opus de la franchise tout au long de son train fantôme à deux balles pour fans de slasher peu exigeants. 

Je passerai sur l'odieuse réincarnation numérique du regretté Ian Holm en moitié de droide malfaisant. Elle pourrait plonger en dépression les fans hard core du glorieux et glaçant ovni matriciel de 1979.

Penser que quelques critiques ou Youtubeurs placent cet étron gluant au-dessus de Prometheus ou Covenant (ratages pour les uns, grands films incompris pour les autres) ne laisse que peu d'espoir pour l'avenir de l'humanité.  Aimés ou détestés (j'appartiens à la première catégorie) ces deux films tentaient courageusement d'ouvrir d'autres portes et ont eu au moins le mérite de nous offrir quelques tableaux de maîtres. Scott sait composer un plan, planter un décor, une atmosphère. Ici, rien de tout ça.

J'ai donc assisté à un spectacle totalement désolant.

Aussi lisse et propret visuellement qu'atone et dénué de tout caractère sur le plan narratif. Tout est prévisible et la pauvreté des dialogues comme du jeu d'acteur donnent envie de mourir.

Pas une once d'originalité.

Rien.

Le vide sidéral.

Alien Romulus est à l'image de la créature hybride du grotesque final. Un assemblage cinématographique d'une crétinerie absolue qui, j'espère, ne résistera pas à l'épreuve du temps.

Francisco, 

2024

2h

Le Blu-ray                            RAS. C'est propre et net. La photographie sans véritable caractère dévoile malgré tout un niveau de détail réjouissant (pour les fans du film)

Directed by 

Writing Credits  

Full cast & crew