APOCALYPSE NOW, fire walk with him

Guerre Dinguerie Putain de chef-d'oeuvre
Francis Ford Coppola

*****

This is the end.

Film monstre, film fou ! film culte !

"Ceci n'est pas un film sur le vietnam, c'est le vietnam" déclara Coppola au sortir de plusieurs mois de montage. Apocalypse Now est une de ces rares oeuvres à "sortir" du cadre. Une cathédrale gigantesque à l'architecture délirante. Brasier éternel, se dérobant à toute analyse, réalisé par un réalisateur alors au sommet de son art et affrontant ses propres démons au coeur de la jungle.

Tournage échappant à tout contrôle, dans un climat de folie furieuse.

Un ouvrage démesuré édifié dans le chaos et accouchant d'un chef-d'oeuvre.

Jamais plus, une telle production ne verra le jour. Aucun film d'une telle envergure ne sera ainsi confié à un réalisateur perdant la raison en cours de route. Et c'est pourtant ce qui fait la puissance d'Apocalypse Now. Un tel film ne pouvait se nourrir que de folie. C'est toute l'histoire de ce voyage au coeur des ténèbres. Avec comme seul fil rouge, un long trajet le long d'une artère malade. Celle d'un fleuve de sang conduisant inexorablement au coeur de la guerre. A la source de l'horreur. Kurtz, sombre chemin vers les racines obscures de la mémoire des hommes... Retour au chaos, ce monde en ruine livré tout entier aux pulsions primitives. Là ou finit l' humanité.

L'apocalypse.

Tout s'est "embrasé".

Coppola, Martin Sheen, Marlon Brando, sont ici à leur point d'incandescence. Coppola ne fera plus jamais de films de cette dimension. Martin Sheen, épuisé, victime d'une attaque cardiaque en plein tournage, ne profitera pas de ce succès et poursuivra simplement une honnête carrière de seconds rôles.

Brando, livrera une triste panouille l'année d'après (La Formule) puis il disparaitra pendant dix ans. Cette légende du cinéma, monstre de charisme, signe ici son dernier "grand" film. Son incarnation aussi massive que fantomatique du colonel Kurtz va assoir définitivement son statut d'acteur mythique.

En cela Apocalypse Now fait bel et bien figure de "film maudit" et de point de non-retour pour les géants qui s'y sont abandonné. Le redécouvrir en Blu-ray est un choc. Une restauration HD miraculeuse. Couleurs, détails, précision, le film s'enflamme comme jamais. Vous ne l'avez jamais vu comme ça.

On y trouve également le fascinant "making-off-journal de bord" du tournage "Hearts of Darkness". L'édition rassemble version cinéma et version Redux. J'ai toujours aujourd'hui une nette préférence pour la première version cinéma. La seule à avancer droit vers l'enfer et sans détours.

Présente uniquement dans la version Redux, la longue séquence de la plantation française reste pour moi un embarrassant envasement scénaristique. Elle m'apparait non seulement datée mais terriblement maladroite, aussi bien dans le jeu que dans la mise en scène et la photographie. Voici donc un collector que tout bon cinéphage se doit de posséder. Vous redécouvrirez, le souffle coupé, ce stupéfiant exorcisme cinématographique. Un voyage au bout de l'enfer toujours inégalé. 35 ans après, le feu brûle encore.

Fire walk with him!

Francisco,

Art-trailer

Art total

Apocalypse everywhere

Now

Avis des lecteurs

Sofi

"De la première au Final Cut, en passant par la Redux, chaque version offre une nouvelle vie à cet incroyable monstre cinématographique. On peut considérer que le Final Cut (édition 2019) en soit la synthèse avec en bonus son magnifique transfert 4K!. Les grands films de guerre se sont succédés depuis mais aucun n’allie autant de démesure et de folie avec un tel casting et une telle intelligence de mise en scène. Un opéra à la fois dingue et maîtrisé. Plus que du grand cinéma, du génie!"

FNavarro

"... de la technique de restitution fidèle bien que romancée de cette "putain de guerre". Au meme titre que Full Metal Jacket, il existe ici un travail herculéen de décors, des rythmes de travail à la semaine que certains fonctionnaires ( je m'en voudrais de citer des noms ) seraient incapable de tenir ou bien alors en posant 1 mois de vacances entre et surtout le contexte qui à l'époque mettait quand même en cause l'institution, ( un colonel devenu fou et sanguinaire?... ) la guerre rendrait elle fou?... On sait que plus tard l'administration US, refusera de participer à bon nombre de films comme par exemple USS Alabama ( pas le même registre mais bon...) sous prétexte que ce dernier mettait en scène une mutinerie et un conflit dans la chaine de commande sur le protocole d'utilisation de l'Arme nucléaire.."