LES CHRONIQUES DE FRANCISCO & Co

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LOVE LIES BLEEDING, don't ever fall in love, ok? It hurts.

Hors-piste     Polar

Rose Glass

***  (*****)

 

 

 

 

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Dès la bande-annonce j'avais envie d'y aller en courant.

L'atmosphère, la photographie, le casting, la musique... Tout creusait mon appétit de cinévore. Avec, toujours, ce côté "hors-piste" que j'aime tant, si précieux quand on prend de l'âge et qu'on se cogne de plus en plus de trucs transparents. Ce plaisir incomparable de débarquer en territoire inconnu. Et franchement, trois quart-d'heure durant j'étais dedans et ravi.

 

Visuellement l'intelligence de mise en scène de Rose Glass fait merveille. Le spectacle est, esthétiquement, renversant jusqu'au bout. Le trio de tête du casting délivre trouble, charme et charisme avec en figure masculine oppressive et délicieusement tordue un Ed Harris au cheveux longs sur les côtés qui régale, jouant habilement les funambules en équilibre fragile au dessus du ridicule et  de l'effroi.  

L'alchimie entre la fiévreuse Kristen Stewart et la musculeuse Katy O'Brian délivre toute la poésie nécéssaire à cette histoire d'amour-passion sur fond de polar crépusculaire dans cette Amérique de la fin des années 80. Bref, tout est bien en place et je décolle immédiatement.

 

 

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Suis-je ensuite passé à côté?

Probablement. Mais voici ce que j'éprouve soudain à la moitié du film :

 

Tout ce qui était jusque là subtil et profond se boursouffle. Tout ce que l'on devinait se surexpose. La BO appuie lourdement. Du régal formel le film bascule dans le maniérisme et balance flashs et échappées oniriques clipesques. N'est pas David Lynch qui veut. Il faut une folie sincère et enracinée pour convaincre et conserver une forme de cohérence de style dans l'art délicat du "hors-piste". Ici l'exercice relève plus pour moi d'une posture artistique que d'un engagement corps et âme du créateur à sa fiction.

 

Je reconnais que ces sensations sont totalement subjectives et que d'autres spectateurs s'abandonneront aisément à ce film généreux et clairement ambitieux sans ressentir d'artificialité dans cette belle mécanique.  

Pour moi, hélas, cette inconfortable impression m'a progressivement placé à distance de tout ce que je voyais, jusqu'à ce final  basculant volontairement dans le fantastique et le grotesque qui m' a laissé assez perplexe. Même si le regard que pose Rose Glass sur le "rêve américain" et ses déviances cauchemardesques sont volontairement outrées, j'ai regretté le climat envoûtant de "réalisme poétique cradingue" de la première partie du film.

 

Mais voilà, malgré tout, je tenais à pondre une chronique parce que depuis ma séance d'hier, les images de ce film restent gravées. Certaines séquences ùe reviennent en mémoire de manière entêtante.

Je sais donc que ce film est important et que je le reverrai. 

 

 

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Je me dois de vous encourager à voir Love Lies Bleeding.

Ce film a tout de même l'immense mérite de jouer et détourner les codes et les thèmes-racines du cinéma américain, du drame au polar en passant par le western. La figure de l'étranger par qui tout arrive, venu de nulle part, est incarné ici par une belle culturiste au sens de la justice assez radical.

La notion de famille est plus proche ici de celle des monstres de Massacre à la tronçonneuse que de celle des Raisins de la Colère et l'aspiration à la réussite conduit plus aux néons de Vegas qu'à l'établissement d'une utopie.

 

Rose Glass est clairement une réalisatrice à suivre.

Je n'ai pas vu son premier film, Saint Maud, mais celui-ci est déjà riche de promesses. Il se dégage de ce noir manifeste une forme d'humour macabre moins réjouissant et plus inconfortable que celui des frères Coen. C'est peut-être cet inconfort que j'aurais alors pris pour de la maladresse qui expliquerait mon expulsion à mi-parcours de cet ovni visuellement somptueux...

 Encore une fois, le temps sera seul juge. Si, dans quelques années, ce métrage au féminisme sans messages assénés  au marteau mais solidement arrimé façon Thelma et Louise devient culte (il en a le parfum) alors je pourrais constater combien je me suis planté.

 

À revoir, donc, dès le mois d'octobre, pour une home-séance  ciné en Blu-ray top démo.

 

 

 

 

Francisco ,

 

 

 

 

 

 

 

 

 

  

 

 

 

 

 

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2024

 

1h45

 

 

Sortie Blu-ray       11 octobre 2024

 

 

 

Directed by 

Rose Glass

Writing Credits  

Rose Glass ... (written by) &
Weronika Tofilska ... (written by)

Cast (in credits order) verified as complete  

Anna Baryshnikov Anna Baryshnikov ... Daisy
Kristen Stewart Kristen Stewart ... Lou
Dave Franco Dave Franco ... JJ
Katy O'Brian Katy O'Brian ... Jackie
Jena Malone Jena Malone ... Beth
Eldon Jones Eldon Jones ... Billy
Ed Harris Ed Harris ... Lou Sr.

 

Full cast & crew

 

 

 

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09/07/2024
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