NEW YORK 1997, call me Snake again !
Anticipation Méga Culte Série B nitroglycérinée
John Carpenter
*****
- Call me Snake ...
Moi, j'en connais qui vont l'avoir tout dur !
J'avais quoi, 14 ans lorsque le King of the Badass est entré dans ma vie de jeune amoureux du cinéma de genre. Taiseux, supercool, méga balèze avec ce petit rapport compliqué à l'autorité qui forge les légendes. Snake Plissken, alias Kurt Russell.
Quand je parle de King, ça fait sens. L'ancien enfant acteur de chez Disney ayant grandit dans l'univers de séries télé depuis l'âge de onze ans se révèle charismatique en diable dans le biopic tv de 1979 dédié à Presley et signé : mister Carpenter !
Deux ans plus tard, le réalisateur, roi de la série B (à 33 ans Carpenter comptait déjà dans sa filmo Assaut, Halloween et Fog ) impose le jeune Kurt à des producteurs qui attendaient plutôt un mec du genre Clint Eastwood, Charles Bronson ou Nick Nolte.
Qu'importe, le jeune acteur bien décidé à quitter son enveloppe Disney se fabrique un look de Punk-corsaire-biker du meilleur effet et personne aujourd'hui ne peut imaginer quelqu'un d'autre dans la peau de ce mercenaire dealant sa liberté et sa survie en libérant le président des États Unis de la gigantesque prison à ciel ouvert qu'est devenu l'ile de Manhattan; Rien que ça. Crédibilité instantanée.
Personnage culte.
- Call me "Snake"
Putain, ouais.
Et plutôt deux fois qu'une.
Difficile de manquer de respect à ce fossoyeur de malfaisants de classe A.
Autour de lui, Carpenter rassemble un casting solidement charpenté.
Gros fan des films de maître Leone, Big John place Lee Van Cleef en chef de la sécurité. Le face à face entre cette gueule en lame de couteau et un Russell mal rasé et bandeau sur l'oeil file encore aujourd'hui quelques frissons. New-York 1997 est non seulement un jouissif film d'anticipation, film de prison et film d'évasion mais également un putain de western. Une histoire de cow-boy qui sauve le monde.
Côté seconds rôles, on retrouve avec bonheur ce bon vieux briscard d'Ernest Borgnine, vétéran du cinéma américain qui joua dans près de 200 films, en Cabbie, inoubliable chauffeur de taxi. On rencontre Brain, le type qui maitrise la géographie des lieux, en la personne du mythique Harry Dean Stanton. À côté de lui, la sculpturale Adrienne Barbeau, Madame Carpenter, tout droit sortie des brumes de Fog.
Et puis Carpenter, en bon vieil anar prend bien soin de nous présenter un président trouillard, geignant et moralement bien misérable soigné par le fidèle Donald Pleasence (figure emblèmatique de l'univers Halloween, Pleasence rejoindra Carpenter six ans plus tard pour Prince des Ténèbres)
Cerise sur ce délicieux casting, le Carpenter mordu de Soul, se paye Isaac Hayes en roi de la cour des miracles de Manhattan. Diction hors norme, présence imposante, on ne plaisante plus.
So, tout cela ne peut que Let's Rocker bien ferme !
Le scénario.
Délicieusement simple et efficace.
Travaillé et retravaillé depuis le milieu des années 70, il est garanti sans gras. Sans temps morts l'engin déballe le tout en moins d'une heure quarante (et si on arrêtait aujourd'hui avec les gros portes-avions de 2h20?) et, forcément, ça fonctionne à plein régime.
Idée de génie, la mission est "chronométrée".
Snake a 24h pour ramener le président sinon les petites capsules explosives qu'on lui a injecté avant le décollage lui fileront un anévrisme du genre fatal-with-no-return. Ainsi, cette oeuvre à la masculinité saine et salée de cavaler avec grâce sur des enjeux aussi radicaux qu'efficaces. Difficile de faire plus intense, non?
L'autre grand kiff de New-York 1997 pour tous les nostalgiques du cinéma où (comme le souligne ce cher membre L'anominus) tout était pour de vrai sur l'écran, c'est l'art de la débrouille et du bricolage de pro. Pour un budget de 6 millions de dollars (grosso-merdo le budget cantine et perruques d'un film de Michael Bay) le papa d'Halloween va construire une ville, man. Re-total respect.
Alors, bien sûr que c'est daté mais quel charme !
Des maquettes, un sol en béton peint en noir laqué pour que les reflets simule les miroitements de l'eau, la découverte d'un quartier entier de la ville de Saint-Louis post-incendie, des restes d'avions récupérés dans une décharge et le tour est joué. Le spectateur va y croire dur comme fer. Nous allons donc coller aux basques de Snake Plissken dans un New-York tout en dur et bien flippant, limite oppressant.
L'atterrissage en planeur dans la ténébreuse cité-prison si il peut faire sourire aujourd'hui était, à l'époque, un moment Culte. Le recours aux images informatiques ayant été totalement hors-budget, Carpenter et son équipe de truqueurs de génie vont simuler les visions 3D du futur en retournant aux maquettes de buildings sur lesquelles seront fixées des bandes fluos et le tout sera filmé en lumière noire : Effet garanti ! (dans l'équipe des effets spéciaux, on compte un petit jeune qui fera rapidement ses preuves : James Cameron !) Tout ce bricolage de passionnés un peu dingues, contribue pleinement au charme increvable de cette perle qui brille au firmament du cinéma SF.
Je n'évoquerai pas la suite, tournée 16 plus tard, que je continue de trouver indigne. Au-delà du ridicule. Kitsch à crever.
Mille fois imitée jamais égalée (remake, voué à l'échec tu seras), revoilà la bête dignement restaurée. Découvrir ce nouveau master 4K c'est un peu comme aller à la messe de minuit quand on est croyant.
Le moment le plus sacré de l'année.
Une année que je vous souhaite belle et bien badass !
- You going to kill me, Snake?
- Not now, I'm too tired... May be later.
Francisco,
Snake forever
1981
1H40
Le Blu-ray Le Blu-ray simple contenu dans le steelbook a également bénéficié du toilettage 4K. Et je peux vous garantir que c'est Noël. Niveau de détails, couleurs, contrastes, vous pouvez jeter toutes les éditions précédentes et redécouvrir ce petit joyau. Hormis quelques flous inhérents au matériau d'origine ce nouveau master vous placera en orbite.
Director:
John CarpenterWriters:
John Carpenter, Nick CastleStars:
Kurt Russell, Lee Van Cleef, Ernest Borgnine|