REBEL MOON (Part 1& 2), bon ok... faut jamais s'emballer tant qu'on a pas tout vu
Space Opera Sf Comics spirit
Zack Snyder
***
Je vais quand même laisser en publication ici la première chronique du premier volet ... Mais ça, c'est parce que je suis un mec qu'essaye tous les jours d'être sympa (je n'y arrive pas à chaque fois)
Pourquoi tant de haine ?!
Les critiques et commentaires assassins pleuvent sur le nouvel opus du papa de Watchmen et 300. Ne perdons pas de vue que cette première version de Rebel Moon est "pour toute la famille" servie pour les fêtes. Je suis persuadé que la director's cut annoncée rendra l'ensemble plus viscéral en agrémentant le tout de sexe et tripailles pour un résultat plus Metal Hurlant.
Un résultat qui vaudra peut-être alors quatre étoiles. Parce qu'il y a ici du potentiel. Même si la facture visuelle, qui offre malgré tout une belle collection de jolis tableaux, délivre une mise en scène nettement moins virtuose, inspirée et novatrice que dans les deux monuments cités plus haut, le spectacle ici est largement au-dessus des dernières Marvelades obèses et assommantes de crétinerie plombées par leur côté faussement déconnantes et débonnaires, histoire de cacher la misère et l'absence totale de narration visuelle.
Ici le récit, simple limpide voir maigrichon, j'en conviens, est tenu. Pas de ruptures de ton imbéciles et surréalistes qui m'auraient sorti du film. C'est également infiniment plus présentable que son précédent métrage, la désolante bourrinade Army of the Dead.
Rebel Moon n'est pas une simple bourrinade mais un pur Space Opera avec cet irrésistible sens du kitsch et un premier degré totalement assumé. J'ai éprouvé la sensation de m'immerger dans une BD aux graphismes bien chiadés. Voilà un sympathique divertissement que ne prétend jamais être autre chose que ce qu'il est. Un western galactique, relecture des Sept Mercenaires, certes prévisible mais souvent dépaysant et parfois décoiffant. Si je regarde bien l'affiche et que je vois le film dans la foulée j'estime obtenir ce que j'attendais.
Alors oui, on sent bien que tout cela est un peu émasculé et que la director's cut de 3h devrait ramener de la chair et de l'épaisseur à l'intrigue comme aux personnages. Certaines figures sont un peu expédiées et leurs motivations à rejoindre la team vengeresse encore nébuleuses.
Mais Snyder n'est ni Tarkovski ni Kubrick et même retestostéroné à l'extrême nous n'aurons pas Solaris ou 2001 au final. Faut quand-même se calmer là-dessus. On ne peut pas cogner sur Offenbach parce qu'on voulait du Mozart. Le Space Opera, de Flash Gordon à Star Wars, est un genre ultra balisé dont la naïveté et les aberrations scientifiques font tout le charme. On notera, malgré tout, le petit message politique, certes à deux balles mais quand même, condamnant toutes formes d'impérialisme avec un chef des malfaisants fringué comme un nazi et ses hommes comme des GI's.
Snyder ne réinvente ni le genre ni l'eau chaude, avec son empereur maléfique, ses rebelles et ses clins d'oeil au meilleur de la culture geek, mais il déploie ses clichés avec un certain sens du spectacle. L'épique et le mythologique, il maîtrise, même comme ici en mode mineur .
Au terme des deux premiers volets de cette nouvelle saga (le second sera diffusé mi-avril) puis de leur redécouverte en director's cut je ne serais pas surpris que quelques haters bouffent leur chapeau. Je m'attends, à terme et comme toujours chez ce cinéaste, à voir triompher la générosité et l'opulence lorsque la censure du label "Grand Public" sera levée. `
Et puis, soyons honnêtes, quand on décide de se mettre devant "un bon vieux western" on n'a pas forcément envie de se retrouver devant Derzou Ouzala. D'où ma surprise de ce procès pour manque "d'originalité" ou "de profondeur" que je peux lire ou écouter ici et là. Il y a un côté forain chez Snyder dans sa vibrante énergie et son enthousiasme à balancer ses couleurs sans chercher la mesure ou espérer la reconnaissance des gardiens du bon goût.
Snyder est baroque et le coeur de son cinéma est solide et pur.
Snyder revient, un peu, à l'esprit 300 en se glissant dans les pas de cette poignée de braves affrontant un empire et conduite par une Sofia Boutella électrisante (de ses premiers films en passant par le fantasmatique et sous-estimé Sucker Punch Snyder n'a pas attendu le wokisme pour donner vie à des personnages féminins puissants et vengeurs). Pour moi cette nouvelle "Justice League" est déjà crédible et ne demande qu'à déployer ses ailes. Le spectacle est franchement présentable et les incontournables notions d'engagement et de loyauté comme ultime remparts face au totalitarisme et à l'asservissement sont fièrement portées en étendard par des héros qui n'ont ici que leur courage comme super-pouvoir. Rien que ça, cette petite vibe Sept Mercenaires de mon enfance,ça fait du bien.
plutôt sympa, donc.
Francisco,
La director's cut devrait éclabousser sévère
Avec la partie 2, je fais tout de suite moins le fier.
*
Ben là, les amis, j'suis un peu emmerdé parce que rien ne fonctionne dans cette seconde partie. Une déjection dégoulinante de CGI avec des petites flèches fluos tout partout et des sabres qui laissent des trainées bleues le tout développant avec une confiance désolante l'ensemble des défauts du premier volet.
Ce qui était sympathiquement kitsch devient totalement grotesque. Tout est désespérément prévisible et chiant à mourir. Le rythme erratique flingue tout ce qui pourrait pimenter le spectacle. La mise en scène s'est comme effacée. L'ensemble semble vomit d'une IA tellement le résultat est désincarné tant sur le fond que sur la forme. La deuxième heure envoie tout ce qu'elle peut et défouraille à tout va mais il est trop tard pour sauver l'entreprise. On ne vibre pour personne et la qualité de jeu des guerriers avoisine celle d'ados attardés jouant à la guerre. C'est une avalanche de tous les clichés du héros se sacrifiant pour une bonne cause avec agonies hilarantes et survies miraculeuses. Le clou final étant l'arrivée de "la cavalerie" dont on se demande bien pourquoi elle est arrivée après le gros de la boucherie au lazer. Je pourrais en rire, mais non. comment le réalisateur de Watchmen en est arrivé là?
Du coup, me vient un doute. Même en rajoutant une bonne dose de tripaille, de sang et de sexe torride la version longue de l'été prochain va t'elle réussir à nous offrir au moins une réjouissante pantalonnade à l'esprit Métal Hurlant?
Aurons nous, Snyder-fans ébranlés que nous sommes depuis la mise en ligne de cette entailleuse du pauvre, un lot de consolation ou bien le résultat accouchera-t'il d'un monstre grotesque et pathétiquement vulgaire?
Oui, franchement, le doute m'habite.
Francisco (un peu) honteux,
Le 2 août prochain, mise en ligne des Director's cut et, à suivre, un avis final que j'espère bien tranché.
Snyder chroniques
2023
2h10
Directed by
Zack Snyder |
Writing Credits
Zack Snyder | ... | (screenplay by) & |
Kurt Johnstad | ... | (screenplay by) & |
Shay Hatten | ... | (screenplay by) |
Zack Snyder | ... | (story by) |
Cast (in credits order) verified as complete
Sofia Boutella | ... | Kora | |
Djimon Hounsou | ... | Titus | |
Ed Skrein | ... | Atticus Noble | |
Michiel Huisman | ... | Gunnar | |
Bae Doona | ... | Nemesis (as Doona Bae) | |
Ray Fisher | ... | Bloodaxe | |
Charlie Hunnam | ... | Kai | |
Anthony Hopkins | ... | Jimmy (voice) | |
Staz Nair | ... | Tarak | |
Fra Fee | ... | Balisarius | |
Cleopatra Coleman | ... | Devra | |
Full cast & crew |
A découvrir aussi
- TERMINATOR GENISYS & DARK FATE, la honte !
- JOHN WICK, c'est con mais ça fait du bien et puis c'est joli
- ARMY OF THE DEAD, c'est mort