ARMY OF THE DEAD, c'est mort
Zombinerie
Zack Snyder
**
Je me suis dit pourquoi-pas.
L'éclectisme me pousse également vers les films de zombies.
Assez fan du charme désuet mais ô combien délicieux des premiers Romero, des 28 jours et 28 semaines plus tard de Boyle et Fresnadillo, sans oublier les premières saisons de The Walking Dead et, of course, la première incursion (et premier film) de Snyder dans ce registre avec Dawn of the Dead en 2004. Séduit par la bande-annonce et les banquets visuels qu'offrent sa filmographie (300 et Watchmen c'est quelque chose) et encore étourdi par l'opulence de sa miraculeuse version de Justice League j'ai lançé Army, ultra-confiant et avec le cerveau bien en demi-régime histoire de prendre un max de plaisir bourrin. Mais... même ainsi diminué je suis resté dubitatif.
Pompage de New-York 1997 sur le principe d'un Las Vegas transformé en prison pour morts-vivants, constitution d'équipe façon Sept Mercenaires, zombies en hibernation façon Je Suis une Légende, et j'en passe. Les citations pleuvent comme un mois de mai 2021 mais sans jamais être transcendées. Tout est resservi en fast-food dans une version fade et au rabais. On passe du boeuf bourguignon aux endives. Les personnages : rien que des clichés sur pattes. La direction d'acteur : paresseuse. Résultat. Personne ne se détache. Dave Bautista était autrement plus convaincant sous l'oeil de Villeneuve en ouverture de Blade Runner 2049. Ici le colosse se contente de promener son invincibilité en explosant des crânes. Autant dire que l'attachement aux personnages est plus que limité.
Et le scénario de s'étirer inutilement sur 2h30 d'une laborieuse randonnée de gros neuneus armés en territoire zombie (j'évoque en coup de vent les dialogues assommants de crétinerie) avec un réveil tardif sur la dernière demi-heure. Mais, pour moi, il était déjà trop tard. J'ai cherché vainement ici la générosité des spectacles à la Snyder. J'attendais de l'épique et du décomplexé généreux qui rase de près ! Niet. Nada. Force marron derrière et jaune devant. Encéphalogramme aussi plat que la terne photographie du film avec son filtre délavé, ses petits flairs et ses petits flous autour des focus sur les visages. De la réalisation vue et revue au montage télévisuel. Bref, malgré ses 70 millions de budget (estimé) tout semble étriqué au regard des chefs-d'oeuvre sus-cités. De la zombinerie flemmarde et prévisible jusqu'au coma profond. Jamais surpris, jamais épaté, il y a très longtemps que je ne m'étais pas autant emmerdé devant une histoire de mecs et de nanas qui doivent flinguer des morts, prendre le cash et tout faire péter. Franchement, visionner la bande-annonce et le générique d'intro plutôt sympa du film suffit largement pour toutes celles et ceux qui ne voudraient y jeter un oeil sans gaspiller leur temps. Mais, bon, visiblement ça plait puisqu'il est prévu un prequel et une série animée !
Allez, je vous laisse, c'est l'heure de mon Xanax.
Francisco,
Snyder chroniques
Writers:
Zack Snyder (story by), Zack Snyder (screenplay by) | 2 more credits »Stars:
Dave Bautista, Ella Purnell, Ana de la Reguera |