OVERDOSE, en roue libre
Polar
Olivier Marchal
*
Pour être tout à fait honnête, j'ai flippé dès la bande-annonce.
Mais on parle du papa de 36 et MR73 donc je me rassurais comme je pouvais en me disant que c'était la promo rentre-dedans qui bourrinait un max côté hype en la jouant Fast and Furious (du pauvre).
Puis, j'ai lancé le truc.
J'ai alors embrassé une certaine idée du néant. Mais pas avec le sourire du type en train de se cogner un bon vieux nanar. Non. Plutôt la nausée.
D''emblée cette sensation de mauvais doublage. Je ne savais plus en quelle langue balancer ce truc pour avoir la vo. Sortie internationale oblige le machin est parti en anglais mais je voyais bien que quelque chose clochait... bref, je ne vais pas m'éterniser là-dessus. Surtout que je ne voudrais pas faire Ben-Hur non plus sur cette chronique d'un ex-fan de Marchal. Ça y est j'ai lâché la formule.
Ex-fan.
Ouais, je sais c'est âpre mais parfois faut se fâcher.
Inexorablement s'est imposé l'ambiance rap à pas cher, putes, coke, flics fatigués, parrain sanguinaire, machos tatoués à chemise ouverte et giclées de violence carrément gratos le tout grassement assaisonné des pires clichés du genre. Junk-food scénaristique mais bien avariée. Le casting qui se veut sexy et bien buriné n'offre pas une seule révélation côté talent. Franchement, toutes et tous plus ternes les uns que les autres. Encéphalogramme plat. Je ne parviens pas à m'expliquer comment ma revue home-ciné préférée est parvenue à coller un 8/10 là-dessus.
Côté réal, si on peut encore appeler "réalisation" ce vain empilement de plans, c'est carrément le carnage. Du drone un peu partout, de la caméra secouée, du raccord improbable, le tout mélangé grossièrement dans un montage totalement euthanasiant. Après le Fast and Furious du pauvre j'ai découvert le Tony Scott du pauvre. Découpage technique à la ramasse. Adieu la suggestion ou la force d'évocation, ce à quoi devrait s'attacher tout travail de mise en scène. Place à un brouillon dégueulasse tourné, certes, en UHD mais bel et bien avec les pieds. Olivier, tu sais combien je suis un ardent défenseur de tes premiers films, alors revois 36 Quai des Orfèvres, MR73 ou Les Lyonnais et peut-être que ...
Mon espoir?
Que la suite annoncée de 36 te réconcilie avec les mouvements de caméra somptueux, ou (encore mieux!) que ton projet de western passe en premier afin que cette formidable aptitude à transformer ces premiers polars en requiems renaisse sous les vents des grandes plaines de l'Ouest. Ouais, c'est ça, mets le plus de distance possible avec ce machin informe déféqué brutalement sur mon écran. Ça t'as probablement soulagé, une grande partie du public et de la critique actuelle mange de ça, mais, franchement, ça ne sent pas bon du tout. Du coup, je ne vais pas pouvoir rester plus longtemps là-dessus et je te dis à bientôt.
Ton premier fan.
Francisco,
Chroniques Marchal
2022
2h
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