WALL-E, Pixar là-haut
Animation Parabole post-apo Coup de coeur 2008
Andrew Stanton
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Wall.E.
Il y a une dizaine d'années, déboulait un petit robot dans le top 50 des plus belles tranches de cinoche de mon humble et dérisoire existence.
Le monde de demain.
On y est presque. Une décharge à ciel ouvert.
Visions saisissantes où circule un petit compacteur de déchets, roulant sur chenilles et affublé d'une paire d'yeux en forme de jumelles. Pas un humain à l'horizon. Pas une ligne de dialogue. Juste quelques bips et gazouillis robotiques. Supports d'expression rudimentaires exploités ici avec une délicatesse qui confine au génie. 20 minutes d'ouverture qui laissent à genoux. À chaque nouvelle vision j'ai le coeur en fête et des larmes d'extase au bord des yeux.
Une rencontre, un coup de foudre avec une irrésistible sonde robotisée délicatement profilée et voici que tout démarre. Un départ précipité pour l'espace, sublime séquence du voyage jusqu'au vaisseau des derniers humains, et Wall.E fera connaissance avec ses créateurs. Du moins, ce qu'il en reste. Nos congénères se résument à quelques milliers d'obèses avachis devant un écran, se déplaçant en fauteuils aéroglisseurs le long d'itinéraires pré-balisés et se nourrissant à la paille, l'oeil éteint. Demain tous énormes et rivés à nos écrans et tablettes Vous voyez un peu le côté non seulement visionnaire mais carrément prophétique de la chose?
En 2008, grâce à Wall.E tout était dit et avec une férocité assez réjouissante sur notre pauvre génération numérique violemment Facebookisée. C'est l'animation de synthèse dans son application la plus virtuose et spectaculaire au service d'une fable universelle biberonnée à l'intelligence pure, l'humour et la poésie.
Wall.E c'est notre futur presque immédiat, lorsque l'intelligence artificielle aura définitivement pris la main. Petite merveille que je place sans problème aux cotés des trois totems de l'anticipation que sont Metropolis, 2001, l"odyssée de l'espace et Brazil.
Un miracle comme les studios Pixar en pondaient alors tous les ans depuis Toy Story (1995) quitte à disperser façon puzzle la concurrence.
Après cette pauvre sublime les studios Pixars signeront Là-Haut en 2009 (à chaque nouvelle vision l'ouverture de ce film me broie le coeur) Encore une oeuvre virtuose, mais après une demi-heure grandiose l'essoufflement se profile. Après avoir touché les nuages, gare à la chute.
Durant les cinq années suivantes, si l'excellence technique restait de mise, l"inspiration déclinait. L'imagination triomphante, l'humour ravageur et la virtuosité narrative de monuments comme Cars, Ratatouille, Monstres et Compagnie, Les Indestructibles ou Le Monde de Nemo semblaient s'être envolées.
Toy Story 3 ronronnait gentiment. Cars 2 n'est qu'un feux d'artifice bavard, bruyant, lourdingue, bref : Saoulant. Monstres Academy n'a rien de honteux mais son déroulement est un poil laborieux. Seul Rebelle reprend pour moi un peu d'altitude même si il ne se détache absolument pas d'un certain esprit "Disney". Disparues l'insolence et l'inventivité des débuts.
Jusqu'à : Vice-Versa.
En 2015, une merveille de délicatesse, signée Pete Docter, donnait vie à nos petites voix intérieures. Le chaudron se rallumait. Un temps seulement. Le récent Monde de Dory, suite de Nemo, replonge dans les travers braillards et bas de plafond de la concurrence...
Pendant ce temps, leurs premiers chefs-d'oeuvre ne cessent de prendre de l'altitude. Alors, revoyez Wall.E. Ouvrez grands les yeux et contemplez la Sixtine des Studios Pixar.
Francisco,
Zénith
Chroniques Pixar
2008
1H35
Le Blu-ray C'est signé. Pixar = Perfection.
Director:
Writers:
Andrew Stanton (original story by), Pete Docter (original story by), 2 more credits »
Stars:
Ben Burtt, Elissa Knight, Jeff Garlin |