ELLE, "j'suis désolé, j'ai pas pu me retenir..."
Drame merdique et prétentieux
Paul Verhoeven
*
Ceci n'est que mon humble avis.
Disons, pour être mesuré, qu'"ELLE" est un thriller psychologique complètement con et, pire, d’une prétention sans bornes!
La plupart des critiques se sont donc pâmés d’admiration devant cet ersatz de dérive bourgeoise sexuello-existentielle façon Bunuel aux petits pieds. Improbable adaptation d’un bouquin de Djian. Alors, Pourquoi certains se sont paluchés là-dessus? Oh, sans doute parce qu'on cause ici de violence sexe et religion ! Une histoire d'agression réveillant les monstres intérieurs de l'agressée, fille d'un père genre "boucher des Yvelines", laquelle bascule alors dans une relation trouble avec son agresseur. Un truc tordu juste ce qu'il faut pour encanailler le bourgeois, emballer l'intello et filer les jetons au type qui a peur de ne rien y comprendre.
Dans ce conte cruel sentant la chaussette à plein nez mais aspirant au scandale avec une énergie pathétique on sent bien que Verhoeven voudrait déranger, redevenir culte et un peu maudit et tout ça. Mais non, Paul, pour moi ton film est simplement chiant et grotesque.
Ah si, Précisons tout de même que mon tout est interprété par Isabelle Huppert.
Systématiquement admirée comme un monument national intouchable, l’égérie de Michael Haneke nous rejoue ici La Pianiste.
Tout ceci fait que l'on trouve dans cette escroquerie de 2h05 largement de quoi enfumer à peu près tout les cinéphiles. Sauf ici dans les bureaux des Chroniques où Spinaltap et moi nous foutons éperdument de ce qu'il faut voir ou aimer pour être considéré comme de vénérables critiques de cinéma. À propos d'Isabelle Huppert je voudrait évoquer un point qui m'a dévasté tout du long de ce bourratif métrage, tellement cette pâle version du Charme discret de la bourgeoisie, m'emmerdait. La grande Isabelle livre non seulement une de ses plus mauvaise prestation mais elle aussi a basculé dans le Botox.
Aussi, si vous le permettez, je souhaiterais pousser un cri.
- Par pitié, Mesdames, arrêtez avec le Botox !!!!!!!!!
Moi, je les aime vos rides. C’est beau de vieillir. Pourquoi vouloir tout effacer d'une vie?
Vous vous souvenez des derniers rôles épatants de Jeanne Moreau? et Meryl Streep, elle est pas belle Meryl Streep? Et Frances McDormand? Et Diane Keaton? Elles ne sont pas formidables et émouvantes? Pourquoi vous retrouver toutes, passé cinquante piges, avec ce bec de canard qui entrave douloureusement votre élocution?
Bref, tout ça pour dire que le dernier Verhoeven m’a non seulement affligé sur une foule de points, mais également profondément agacé. Rien ne fonctionne. Le scénar se déroule laborieusement, les dialogues consternent et le suspense est absent. Les personnages, tous plus abrutis les uns que les autres (j'imagine que c'est volontaire) sont des concentrés de clichés. Un festival de pantins. Laurent Lafitte est ridicule, virginie Efira transparente, Charles Berling en roue libre et j'en passe… Même la vision des jeux vidéo, comme espace fantasmatique et terreau d'une violence primale, semble hors d'âge. Mais je garde bien à l'esprit que je n'ai sans doute pas saisi le second degré du navet.
Bref, Verhoeven, classé un peu trop vite cinéaste "maudit-donc-génial" (Basic Instinct et Showgirls resteront toujours pour moi de purs nanars) a toujours pondu un cinéma qui ne se fait guère d’illusion sur le genre humain. Soit. Mais ici, avec ELLE, il nous a pondu un truc qui ne se fait guère d’illusion sur le cinéma et ses acteurs. Du cinéma de feignant, bien assis sur la réputation du chef d'orchestre. Ratage pontifiant et cruel.
Pour moi c'est à fuir.
Francisco,
2016
2h10 !!!
Réal:
Scénar:
Philippe Djian (based on the novel by), David Birke (screenplay) | 1 more credit »
Acteurs:
Isabelle Huppert, Laurent Lafitte, Anne Consigny | See full cast & crew »
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