INTO THE FOREST, dancing in the dark
Anticipation Post-Apo Drame
Patricia Rozema
***
C'est le bon côté de Netflix.
Offrir une seconde chance à des petites perles matraquées ou passé inaperçues. Into the Forest appartient cruellement à la première catégorie. Sous-noté, moqué, ce drame SF m'a pourtant séduit. Sans emballement, soyons d'accord. Je dirai même que j'ai été un poil touché. Le portrait de ces deux soeurs réfugiées dans leur maison après la mort de leur père aurait pu basculer facilement s'engluer dans l'ultra-pathos ou le survival bien crado, il n'en est rien.
Into The Forest ne vous fera pas "triper grave" ni hurler de terreur mais il a de quoi vous faire battre le coeur un chouille plus fort. Le support "cinéma d'anticipation" avec le motif d'une panne d'électricité que l'on devine définitive et planétaire (silencieuse apocalypse que le scénario a le bon goût de ne jamais expliquer) n'est là que pour offrir un conte de fin du monde intime et poétique. Autant dire un objet filmique rare, et donc, précieux.
Aucune volonté ici de mettre le feu partout, voir-même d'instiller un suspense artificiel. Peu d'évènements viennent perturber la tendresse de l'ensemble.
Tendresse du regard posé sur ces deux jeunes femmes qui vont devoir apprendre la vie dans la pire des situation. On y vit un drame, et une scène particulièrement éprouvante bousculera le spectateur, mais la soif de vie et d'espoir qui se dégage de cette parabole prime sur tout le reste et impose ce climat à la fois doux et oppressant que j'ai trouvé totalement envoutant. C'est visuellement soigné, splendeur et haute précision du numérique, et habité par deux très grandes actrices.
L'adorable Helen Page ( Juno, Inception) et la magnifique Evan Rachel Wood (The Wrestler, Westworld). Elles assurent à elles deux, par la qualité de leur jeu, toute l'intensité et l'émotion du spectacle. Un travail d'acteur que je place bien au-dessus du tout-venant télévisuel, et particulièrement dans le domaine ultra-balisé des "panouilles de fin du monde" qui encombrent nos écrans et nous inflige des endives sans charisme débitant au kilomètre clichés et tics de langage en sinistres rafales. Alors, laissez la vaine pyrotechnie et l'action trépidante au vestiaire, et n'hésitez pas à vous laisser glisser, au rythme du coeur, dans les eaux calmes et profondes de cette délicate tragédie SF. Vous constaterez, avec émotion, qu'elle ne mérite ni les moqueries ni les notes de nanars que lui ont infligés des hordes d'internautes aux cerveaux dangereusement Marvelisés.
Réalisé avec une grande justesse et sans effets inutiles, Into The Forest prend le temps de vivre et de se livrer à ses personnages. C'est beau, et c'est encore du cinéma.
Francisco,
L'avis des lecteurs
Cirimax
"J'ai vraiment beaucoup aimé aussi. Belles actrices avec ces visages habités et remplies de talent. Une mise en scène stricte et efficace avec cette angoisse sourde qui est la réelle musique de ce film.
Et puis la façon de traiter la disparition de l’Energie nous met vraiment en face de nos attachements, sources de tellement de nos maux et de nos souffrances....C'est magistralement exprimé ici.
Et puis, à la fin...il y a le choix...de la Vie."
Thierry
"Sensibilité et naturel, l'histoire d'une fin du monde, d'un monde ancien qui disparaît et que l'on ne veut plus ni ne peut plus rejoindre. Certains parlent aussi de la naissance d'un nouveau monde, d'un nouveau paradigme où l'être humain prend de nouveau corps, contact et lien avec la planète perçue comme vibrante et vivante, comme un tout conscient au sein duquel il fait bon de se baigner.
Et comme souvent, ce sont les femmes qui co-créent et portent ce nouveau monde.
Encore une fois, merci Netflix qui déploie puissamment et magnifiquement des outils du nouveau monde, donnant vie avec aise et confort à moults films qui sans cela sombreraient dans l'oubli et l'indifférence."
Writers:
Patricia Rozema, Jean Hegland (based on the novel by)
Stars:
Ellen Page, Evan Rachel Wood, Max Minghella |
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