LA NUIT DU 12, avis express

Polar Drame Conte policier

Dominik Moll

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Voici un polar atmosphérique d'une superbe tenue signé du réalisateur du cultissime Harry, un ami qui vous veut du bien. Inspiré d'un terrible fait-divers non élucidé, une jeune femme brûlée vive dans un parc, Dominik Moll nous sert une tranche de vie universelle sur "ce qui cloche entre les hommes et les femmes". Un féminisme au sens le plus humaniste qui soit. Questionnement éclairé, sans dogmes ni gros sabots.

D'une enquête inaboutie (parcours déceptif pour de nombreux fans de polar mais support, rappelons-le, à de grandes oeuvres comme le Zodiac de Fincher ou Memories of Murder de Bong Joon-Ho) La Nuit du 12 prend rapidement la dimension d'un récit universel. Celle d'une quête de vérité où "chaque suspect interrogé pourrait être coupable".

Par sa mise en scène d'une sobriété exemplaire, magnifiquement photographiée par Patrick Ghiringhelli déjà à l'oeuvre sur Seules les Bêtes (2019), le réalisateur décrit également avec justesse, sans sensiblerie ni pathos, le quotidien d'une brigade de police. Le scénario aussi affuté que la réalisation délivre des dialogues savoureux qui disent beaucoup en quelques mots "On combat le mal en rédigeant des rapports... avec une photocopieuse qui ne marche pas". Des punchlines efficaces servies par un casting impérial. Bastien Bouillon, Bouli Lanners et Anouk Grinberg en tête.

Sans courses-poursuites ni fusillades, La Nuit du 12 captive par son ambiance funêbre (proche de l'univers d'un conte macabre, par ses teintes et lumières) et des séquences d'interrogatoires toutes plus intenses les unes que les autres. Portraits d'une poignée de justes, se dressant contre la violence et la mort. Un combat perdu d'avance, dont la plupart sortent blessés ou carbonisés.

Fascinant et bouleversant.

Très grand film.