LES CHRONIQUES DE FRANCISCO & Co

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LA GUERRE DU FEU, jusqu'en avril 2021, c'était "le Blu-ray de la honte" (plus maintenant)

Aventure    Quête                                

Jean-Jacques Annaud

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Mise à jour de l'article de 2015 à l'occasion de la sortie de la Nouvelle édition "image et son restaurés" du 21/04/2021 !!!

 

 

Verdict :

 

Je viens donc de découvrir avec bonheur une copie nettoyée avec une bonne gestion du grain dans le respect de la patine argentique. Les scènes nocturnes sont enfin présentables et le confort visuel est incomparable par rapport aux éditions précédentes. Dans les séquences de jour certains plans offrent même un niveau de détail carrément réjouissant. C'est une vraie résurrection comparativement aux sorties précédentes. Le délicat et subtil étalonnage des couleurs restitue une photographie semblable à mon souvenir en salle (même si la séance est lointaine, les tableaux de ce grand film d'aventure m'avaient suffisamment marqué pour rester indélébiles dans ma mémoire de cinévore), un bel hommage au travail du chef-op Didier Agostini. 

Bref, c'est fin, solidement contrasté, on peut enfin revoir cette grandiose et ambitieuse tranche de cinoche dans un transfert HD franchement confortable à l'oeil comme aux oreilles (mais je n'ai qu'un 2.1, so ...) avec de nouveaux bonus qui vous raconteront plein de trucs sur la genèse et les coulisses de l'oeuvre.

 

Qu'ajouter, sur le fond, à ce pari d'une folle ambition réalisé il y a quarante ans?

Jean-Jacques Annaud, après avoir offert à Patrick Dewaere un de ses plus grand rôle dans Coup de Tête allait clairement changer de braquet et s'attaquer à un Everest super casse-gueule du cinéma populaire : le film d'aventure préhistorique.  Jusque-là terrain expérimental de glorieux nanars maniant l'anachronisme à la truelle comme le savoureux "Quand les dinosaures dominaient le Monde" de Val Guest (1970) ou cette occasion formidable d'admirer la plastique affolante de Raquel Welsh cavalant au milieu d'hommes poilus entre deux éruptions (volcaniques) dans l'inoubliable "Un Million d'années avant J.C" de Don Chaffey (1966)... 

Sauf que là on redevient sérieux.

Dans la droite ligne de la cultissime et saisissante ouverture du monumental 2001 l'Odyssée de l'Espace de Kubrick et s'appuyant sur le best-seller de J.H Rosny aîné, secondé par le scénariste de Polanski Gérard Brach (il signera avec lui l'Ours et l'Amant) et le chef-op de ses deux premiers films (Claude Agostini) Jean-Jacques Annaud va jouer la carte du réalisme.

 

Tourné dans les derniers "paysages premiers" de la planète, du Canada au Kenya en passant par le nord de l'Ecosse et supporté par un casting de gueules bien chiadés (on retrouve le Hellboy-for-ever Ron Perlman) le réalisateur va faire une entrée fracassante dans l'univers merveilleux du "film d'aventure". On assiste ici au triomphe de l'audace.

Un film sans paroles ni glamour hollywoodien, un survival bien velu et racé projeté à des millions de spectateurs quasi vierges de sensations préhistoriques se prenant en pleine poire une saine tranche de sauvagerie primale dans des paysages sans fils électriques ni antennes 5G.

Et ça le fait toujours !

 

 

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Quarante ans après on suit encore, le souffle coupé, les traces de cette petite communauté à la recherche du "feu sacré" traversant les territoires les plus inhospitaliers, affrontant brutes à poils longs et autres cannibales en direction de l'évolution censée nous rendre la vie plus facile moins barbare et plus humaine. Une intelligence au service du bien commun qui nous conduira plus tard à la bombe atomique  au chauffage central, aux frigidaires et aux avions jusqu'au merveilleux monde numérique de la vie sur écran ou nous évoluons, ivres de sensations au milieu d'une foule invisible et inodore de supers-copains Facebook (et tout ça même si une partie de l'humanité a encore bien du mal à se chauffer)

Tout ça pour dire, encore une fois, que l'ambition ça paye.

La Guerre du Feu reste, pour moi, le meilleur film jamais réalisé sur Grand-Papi et Grand Mamie chasseurs-cueilleurs. Le travail de l'écrivain et linguiste Anthony Burgess (auteur d'Orange Mécanique) sur les sons émis par les premiers hommes reste aujourd'hui encore plus que convaincant. On y perçoit même la racine de certains mots puisée au répertoire de plusieurs langues. Hormis quelques concessions et anachronismes au prétendu  réalisme historique, le spectacle ici est le résultat d'un travail de titan. Celui d'amoureux du septième art bien décidés à nous en mettre plein les yeux sans se moquer de nous. À tel point que tout ce qui a suivi dans le genre est sorti dans l'indifférence ou a sombré dans l'oubli.

Si on oublie les comédies, parodies ou films d'animations, qui a vu passer ou se souvient du 10 000 d'Emmerich, d'Alpha d'Albert Hugues ou du Clan de la Caverne des Ours de Michael Chapman ??

 

 

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Après ce monument, Annaud, lui, allait entrer dans la cour des grands, assoir sa réputation au niveau international et nous offrir d'immenses moments de cinéma à grand spectacle. Le Nom de la Rose, L'Ours, Sept Ans au Tibet, Stalingrad ... Rien que du lourd.

Quel cinéaste aujourd'hui en France relève de tels paris ?

Qui rallumera à son tour le Feu Sacré ?

Chapeau bas.

 

 

 

 Francisco, 

 

 

 

 

 

 

 

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1h40

Le Blu-ray (édition Avril 2021) :     " ... une copie nettoyée avec une bonne gestion du grain dans le respect de la patine argentique. Les scènes nocturnes sont enfin présentables et le confort visuel est incomparable par rapport aux éditions précédentes. Dans les séquences de jour certains plans offrent même un niveau de détail carrément réjouissant. C'est une vraie résurrection comparativement aux sorties précédentes. Le délicat et subtil étalonnage des couleurs restitue une photographie semblable à mon souvenir en salle... bel hommage au travail épatant du chef-op Didier Agostini. Bref, c'est fin, solidement contrasté, on peut enfin revoir cette grandiose et ambitieuse tranche de cinoche dans un transfert HD franchement confortable à l'oeil comme aux oreilles (mais je n'ai qu'un 2.1, so ...) avec de nouveaux bonus qui vous raconteront plein de trucs sur la genèse et les coulisses de l'oeuvre."

 

Director:

 Jean-Jacques Annaud

Writers:

 Gérard Brach (screenplay) (as Gerard Brach), J.H. Rosny Sr. (based on the novel by) 

 

 

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Attention, on trouve encore à la vente les éditions précédentes, comme ci-dessous Soyez vigilant sur la date de parution de votre Blu-ray lorsque vous commandez. Avant avril 2021, point de salut.  J'ai finalement décidé d'en laisser le test :

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Comment immoler un très grand film?.

En le flinguant sur support HD. 

Résultat : Du splendide moment de cinéma qu'était La Guerre du Feu ne reste aujourd'hui que des cendres... 

 

Après une première et catastrophique sortie Blu-ray en 2010, une improbable mise en ligne gratuite mais en SD bien dégueu sur YouTube, je m'attendais, au vu de cette nouvelle jaquette, à une remastérisation en profondeur du plus grand film jamais réalisé sur nos origines préhistoriques. D'autant que l'on trouve quelques beaux moments sur les scènes de jours. J'admets qu'il ne faut pas avoir la main lourde sur le "réducteur de bruit" pour ne pas lisser l'image et dénaturer l'oeuvre mais il y a tout de même une "gestion" du grain à prendre en compte lorsque l'on bascule sur un transfert HD destiné à des écrans dont les prix dégringolent aussi vite que leur taille augmente. Pour tout possesseur d'une diagonale supérieure à 1 mètre l'amoureux de La Guerre du Feu va rapidement être au supplice. Que dire de la scène d'ouverture (difficile d'entrer dans le film avec un rendu aussi catastrophique) ainsi que de la quasi totalité des scènes de nuit : Il neige. A un point rarement égalé dans l'histoire du Blu-ray. Un torrent de flocons noie l'écran. Pixellisation à outrance, balayage etc... "bienvenue dans la préhistoire du transfert HD!!!" Un vrai festival.


Difficile à avaler en 2015, alors que les récentes remastériation de classiques du 7ème Art offrent d'authentiques résurrections de proposer une "chose" pareille à la vente. Un rachat certes à petit prix mais qui sera toujours trop cher quand le résultat ne vaut rien. En me repassant mon vieux DVD, certes moins détaillé, j'ai pu constater que "les nuits étaient plus douces". Un comble!. Vous l'aurez compris, ce transfert est identique au Blu-ray sorti en 2010!
Oui, il y a plus grave dans la vie, mais on se paye un peu la tête des amateurs de ce stupéfiant moment de cinéma. On change la jaquette et on remet en bac. Une logique marketing désolante. Je doute fort que Jean-Jacques Annaud ait eu son mot à dire sur cette incompréhensible ressortie.
D'autant qu'un très beau transfert HD de l'Amant vient d'apparaitre.


Les éditeurs auraient définitivement voulu éteindre le feu ils ne s'y seraient pas pris autrement...
Oui la Guerre du feu mérite une véritable remastérisation mais après un véritable travail de restauration image par image. C'est long et couteux mais on parle bien ici d'une date dans l'histoire du cinéma qui mérite toutes les attentions pour être conservé sur le meilleur support disponible. 

  

 



19/05/2021
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