TALES FROM THE LOOP, un battement de cils
Série SF Fable Poésie
Nathanael Halpern
*****
Je ne m'adresse qu'à toi,
Toi, fan de poésie et de fantastique, écoeuré par les dérives grotesques et braillardes inondant nos écrans, dégoulinantes d'effets spéciaux bâclés et déroulant des mises en scènes de tâcherons.
Rendez-vous sur Prime video...
Tales from the Loop viendra caresser ton regard et ton coeur jusqu'au plus profond de ton âme.
Tu vas rejoindre une oasis d'intelligence et de poésie.
Inspiré par les visions rétro-futuristes du designer et illustrateur suédois Simon Stalenhag, le showrunner Nathanael Halpern (Outcast, Legion, The Killing) a bâti une forme de "recueil de nouvelles" dans lesquelles une communauté de personnages évoluant sur la commune imaginaire de Mercer dans l'Ohio se croisent et évoluent à l'ombre d'un mystérieux centre de recherche baptisé The Loop. Un endroit où l'on travaille à ce que "l'impossible devienne possible".
Au coeur de ce décor et personnages qui inspirèrent également un jeu de rôle, ce sont les portraits et visions d'une amérique rurale et middle-class sortie tout droit des récits de Sherwood Anderson (Winesburg-en-Ohio) ou des tableaux d'Edward Hopper (Ah, ce plan final de l'épisode 6...) qui fascinent. Des récits d'apprentissages "grandir, apprendre, aimer et mourir" où s'exprime l'abyssale solitude des êtres. Une écriture inspirée défendue par un casting épatant où même les enfants imposent leur charisme. Spectacle contemplatif d'un spleen universel où surgissent, avec une poésie infinie, les éléments fantastiques.
Il faut de l'abandon pour se laisser aller à cette narration "en apesanteur" mais rapidement le charme opère et pour moi l'hypnose fut complète.
Ce mélange visuellement admirable d'un design rétro années 60 et 80 accueillant robots ouvriers, machines agricoles sur coussins d'air et tours et antennes gigantesques est d'autant plus envoûtant que la réalisation des huit épisodes n'a été confiée qu'à des pointures parmi lesquelles Mark Romanek (Never let me go) pour le magique et somptueux épisode d'ouverture, Andrew Stanton (Wall-E) pour un quatrième épisode totalement bouleversant et l'actrice-réalisatrice Jodie Foster pour signer l'émouvant, subtil et délicat final.
Une mise en scène d'une grande rigueur et d'une folle élégance sur le velours d'une photographie divine. Quatre chef-op surdoués se sont partagé le travail sur l'image sous la houlette du grand Ole Bratt Birkeland (Utopia, The Crown, Judy, American Animals) à l'oeuvre sur quatre des huit épisodes. Pas un plan à jeter. Tout est beau à pleurer.
Pour accompagner l'ensemble et tisser le fil rouge qui relie ces âmes entre elles, la partition musicale de Philipp Glass (The Hours, The Truman Show) fait merveille. Une mélodie qui porte la mesure du temps et des drames qu'il charrie. Échos d'une nostalgie déchirante. Vous vous en doutez, hormis un épisode 7 trépidant, oubliez l'esprit "thriller" des envolées SF d'aujourd'hui et laissez vous bercer par l'enivrante mélancolie de ces "fables" d'humains en quête d'amour. Une soif de consolation que nulle technologie, jamais, ne pourra étancher.
Francisco,
Dispo sur Prime
Saison 1
(2020- )
8 x 1h
Series Writing Credits
Nathaniel Halpern | ... | (written by) (8 episodes, 2020) |
Nathaniel Halpern | ... | (creator) (8 episodes, 2020) |
Simon Stålenhag | ... | (based on the book by) (8 episodes, 2020) |
Series Directed by
Jodie Foster | ... | (1 episode, 2020) |
So Yong Kim | ... | (1 episode, 2020) |
Charlie McDowell | ... | (1 episode, 2020) |
Tim Mielants | ... | (1 episode, 2020) |
Mark Romanek | ... | (1 episode, 2020) |
Andrew Stanton | ... | (1 episode, 2020) |
Dearbhla Walsh | ... | (1 episode, 2020) |
Ti West | ... | (1 episode, 2020) |
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