LES CHRONIQUES DE FRANCISCO & Co

LES CHRONIQUES DE FRANCISCO & Co

THE KNICK, There will be blood !

Série     Drame                        

Jack Amiel & Michael Begler

*****  

 

 

 

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Happé !

Dès les premières images, j'ai plongé dans ce cauchemar flamboyant et foutrement novateur. Bienvenue au Knickerbocker Hospital, dans l'univers fébrile et gore des pionniers de la chirurgie.

 

New-York. 1900. Le quotidien d'un groupe de médecins d'élite sous la conduite d'un avant-gardiste virtuose du bistouri, pur génie dopé à la cocaïne, traçant l'avenir avec une détermination proche de la folie furieuse. Gigantesque Clive Owen secondé par un casting de talent ou brillent Juliet Rylance, André Holland, Jeremy Bobb et la troublante Eve Hewson. Les personnages constituent ici le centre, le sel et le paysage le plus fascinant de ce spectacle détournant tous les clichés du genre.

Il serait malgré tout aberrant de ne pas saluer le travail admirable accomplit sur les décors et costumes. Du cousu-main rendu plus authentique encore par la fluidité de la mise en scène. Travellings et plans à l'épaule n'entravent jamais la lisibilité. Des nuits sépias aux matins bleutés, la photographie palpite dans les scènes sombres et ne laisse filtrer que la pâleur du jour dans les ombres de l'hôpital. C'est beau, tout le temps, et la partition est calée sur l'électrocardiogramme d'envoûtantes mélopées techno. Une B.O contemporaine qui, passé l'effet de surprise, démultiplie l'effet de réalité. The Knick éblouit, éclabousse, choque et assume avec aplomb son urgence créatrice et sa rageuse et rugueuse modernité.

 

 

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Au-delà de l'extrême violence et crudité de certaines séquences, l'hommage au courage de ces hommes et ces femmes ayant sacrifié leur vie pour façonner la médecine d'aujourd'hui est ici totalement transcendé par la direction d'acteur, la réalisation et la photographie de Steven Soderbergh. Les dix épisodes de cette première saison comme ceux de la seconde sont tournés sous sa direction. Visuellement la cohérence de l'ensemble est totale et l'ensemble se lit comme un gigantesque film de cinéma.

 

Sur le papier il est difficile de réaliser que les créateurs ne sont autre que les auteurs des oubliables Miracle en Alaska ou Le Prince et Moi. Jack Amiel et Michael Begler ont composé ici des dialogues affutés comme des scalpels en brassant avec une aisance aérienne des thèmes aussi pesants que l'obsession, l'addiction, et le racisme.

Chaque personnage ici se débat avec ses propres démons et tous dévoilent la savoureuse complexité du genre humain. De son admirable entêtement à grandir jusqu'à son goût immodéré pour l'avilissement et l'autodestruction. Cette "Inquiétante étrangeté" de l'être à laquelle nous sommes parfois confronté(e)s. Non, décidément, The Knick n'a rien à voir avec La Croisière s'Amuse ou Mais où est donc passée la Septième Compagnie? The Knick c'est la vie, l'amour, la mort, dans une symphonie où les artistes plongent leurs mains dans la chair et le sang. Le spectacle est toujours surprenant, parfois insoutenable, mais d'une intensité et d'une humanité branchées sur du courant triphasé.

 

 

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Ce n'est pas encore Noël et pourtant cette leçon d'histoire savamment documentée, offre au spectateur averti une authentique expérience sensorielle. Un choc cinématographique proche de la démarche Kubrickienne d'un Paul Thomas Anderson façon The Master ou There will be Blood.

Ainsi, le cinéphile ou la cinéphile gourmande et un minimum exigeante se régalera de ce sens aigu de l'atmosphère et du travail photographique réalisé par le virtuose Soderbergh sur le cadrage, l'éclairage et le découpage jusqu'à la vigueur du montage. Une mise en forme visuelle et sonore qui se risque à toutes les audaces. À l'image des pionniers de la médecine qui habitent ce récit profond, violent, étrange et vibrant. J'oubliais de préciser, The Knick vient de dépoussiérer pour toujours le film en costumes.

 

(J'adore ce genre de formule définitive pour finir, ça rend toujours bien)

 

 

 

Francisco,



 

 

 

 

 

 

Doctor Thackery and Mister Hyde

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Saison 2                                                                                  

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Dispo sur Prime

 

2014 - 2015

 

10 X 52 mn

 

Blu-ray                Dans le domaine de l'expérimentation visuelle,  le travail admirable de Steven Soderbergh (tournage sur Red Epic Dragon) mérite le meilleur du traitement Blu-ray. C'est le cas ici. Hormis quelques "palpitants" fourmillements dans les scènes sombres, l'image de The Knick est à coeur ouvert. Un piqué forcément chirurgical et un sens du détail clinique. HD addictive!

 

Creators:

 

,

 

Director

Steven Soderbergh

 

Stars:

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11/01/2016
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