MAN ON FIRE, le Denzel-polar définitif
Thriller culte et Brûlant
Tony Scott
*****
Carbonisé
Man on Fire est un brasier. C'est aussi Le Vieil Homme et l'Enfant mais dans le Mexico des rapts et d'une police corrompue.
John Creasy, un Denzel Washington au bout du rouleau, hanté et sévèrement imbibé, reprend goût à la vie en devenant le bodyguard d'une adorable petite princesse campée par Dakota Fanning. Quand la fillette est enlevée le film prend feu. Le pitch est simple mais la partition lyrique. Inspirée d'une histoire vraie, écrite par le mystérieux A.J Quinnel, Man on Fire était déjà un bon petit thriller d'Éli Chouraqui avec Scott Glenn en 1987. Mais 17 ans plus tard, la folie cinématographique de Tony Scott et la plume du scénariste Brian Helgeland (Mystic River, L.A Confidential) offrent à cette violente marche funèbre les dimensions d'un opéra déjanté totalement sublimé par la "vision parasitée" de son personnage border-line. Une vision noyée par les traumas et l'alcool, prétexte à tout un tas d'expérimentations visuelles et d'effets de montage percutants. La photographie parfois saturée et brulée de Paul Cameron (Collateral, Déjà Vu) mérite tous les éloges.
On peut rester de marbre face à cet aspect "clippé" mais cette manière de filmer a rarement été plus pertinente que dans ce film. Une frénésie qui alimente en permanence ce sentiment d'urgence, de violence et de danger. D'autant que le coeur de cette oeuvre furieuse reste avant tout l'amitié qui lie la petite fille à son"Creasy Bear".
Toute la malice et l'intelligence de la petite Dakota Fanning face à l'impérial et taciturne Denzel. Une alchimie détonante. La séquence ou Creasy "retrouve le sourire" est d'une justesse et d'une délicatesse à fendre le coeur. Lupita offre à l'ex mercenaire au passé dévasté une nouvelle raison de vivre tandis que son nouveau "nounours Badass" lui apporte toute l'attention que ses parents ne semble pas lui apporter. Man on Fire. Tendresse et violence.
Laminé à sa sortie par une bonne moitié de la critique, ce missile figure aujourd'hui dans plusieurs top-ten de prestigieux cinéphiles. Un nouveau "film de référence" a accrocher au palmarès du maître d'ouvrage des cultissimes True Romance, Les Prédateurs ou Top Gun (celui-ci j'suis moins fan)
Seize ans après sa sortie, le feu brûle encore et l'on se régale des apparitions savoureuses de Christopher Walken et de la nonchalance intense d'un Mickey Rourke tout juste ressuscité. Coté Blu-ray, c'est du tout bon ! Tony Scott et le king des acteurs-killers font rugir tes enceintes et débrident violemment ton écran HD. Un transfert digne de ce nom pour ce "Denzel Polar" de première main.
La vengeance est un plat qui se mange froid mais voici du cinéma de passionné, excessif, filmé par un ogre ivre d'images et servi bouillant.
Francisco,
Thanks, Tony
Tony Scott 1944 - 2012
Chroniques Denzel
2004
2H20
Le Blu-ray Un festival ! Couleurs saturées, photographie parfois brulée, piqué à s'arracher la rétine, une matière filmique que seul le Blu-ray est à même de retranscrire. Dans ce domaine ce titre est un top-démo de caractère. Une image faite pour vous muscler la rétine. (La VOD en HD peut garantir le niveau de détail mais lisse quasi-systématiquement les subtilités de telles textures)