LES CHRONIQUES DE FRANCISCO & Co

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LE SOLITAIRE, first Mann

Polar                        

Michael Mann

**** 

 

 

 

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Amis collectionneurs, Le Solitaire nous rejoint. Et il se pointe dans un sublime costard HD !

 

Voici dont le premier film "ciné" du papa de Heat.

35 ans après le tournage, Frank, gentleman cambrioleur, n'a pas pris un cheveu blanc.  Le master soigneusement restauré des éditions Criterion est désormais proposé par le prestigieux et courageux éditeur Wild Side ! Un vigoureux rappel des fondamentaux du polar Urbain et un précis de mise en scène et direction d'acteur. James Caan ( éternel Sonny Corleone) n'a jamais été plus intense que dans ce rôle. Perceur de coffre de première catégorie. Premier "Ronin"de la fascinante filmographie d'un des formalistes les plus exigeant du 7ème Art : Michael Mann. 35 ans après, la maîtrise du cadre, de la lumière, la rigueur du découpage continuent d'impressionner.

 

Il s'agit bien là de l'acte de naissance d'un géant du cinéma.

Même si depuis, son virtuose Collateral nous a offert une certaine idée de la perfection formelle en matière de polar urbain.

Bien sûr, les décors, costumes, ambiances sonores et B.O sont aujourd'hui datés mais l'intensité du Solitaire n'a rien perdu de sa puissance. Ce qui frappe est cet aspect à la fois ultra-documenté et réaliste qui impose déjà le Label Mann. Dans les bonus, Jimmy Caan précise qu'il fut formé par d'authentiques perceurs de coffres. L'ouverture du film est à ce titre une démonstration quasi en temps réel d'un braquage de pro.

Tout l'univers de Mann est déjà là.

Le "franc-tireur", hors systèmes, fonctionnant avec rigueur selon ses propres codes. Rencontre et  rêve d'un nouveau départ, d'un ailleurs inaccessible. Une idée de l'intégrité au centre d'un paysage de corruption et trahison. Autant de thèmes déclinés de films en films. Impossible de ne pas penser aux héros du Sixième Sens, Heat, Collateral, The Insider ou le virtuose biopic d'Ali. Pour ne citer que cinq oeuvres majeures d'un des plus grands cinéastes américain.


Le Solitaire a vieilli comme un grand cru car rien jamais ne sonne ou ne joue faux dans ce polar rude et épuré. Son influence a pesé sur nombre de films, jusqu'au récent Drive de Winding Refn, où la discipline du héros, la mutique ouverture au son des fréquences de police jusqu'à la manière de filmer la ville au son d'une B.O très 80's ressuscite ce rêve de cinéma d'atmosphère et de personnages.

 

 

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À la rigueur de la mise en scène s'ajoute le casting.

Vivier de vrais flics et ex-taulards sorti de l'impressionnant carnet d'adresse d'un réalisateur fasciné depuis toujours par le milieu du gangstérisme et des forces qui s'y opposent. Mann est réputé pour être un véritable puits de science en ce domaine.

 

Outre cette patine authentique s'ajoute le plaisir de retrouver James Belushi et le country-man Willy Nelson. Mais le coup de génie de ce pur film de braquage reste pour moi le choix de l'acteur Robert Prosky dans le rôle du bad guy. On est très loin ici des clichés du genre. Ce type serait vite recalé chez les Soprano. Une allure bonhomme et un sourire de bon papi. Dirigé de main de maître, ce père Noël se glisse rapidement dans son costume de big boss. Le grain de gros sel dans le monde de Frank. Derrière les sourires, les cadeaux et les propositions alléchantes apparait rapidement l'implacable cruauté d'un système mafieux totalement oppressant. Une bascule de l'affable au bien flippant d'une redoutable efficacité.

 

Sans rien spoiler de l'intrigue évoquons également la scène culte de la cafétéria. Dialogue sublime entre James Caan et Tuesday Weld sur vivre et survivre. Point de départ d'une improbable relation amoureuse, interprétée avec un naturel éblouissant. 10 minutes qui dressent fièrement l'étendard de la méthode "Actors Studio". Fusion absolue de l'acteur au personnage. On rejoint ici ces grands moments de cinéma ou brillent les Brando, Clift, Pacino, De Niro, Nicholson et autres monstres sacrés.

Voici pourquoi, si l'on oublie les synthés de Tangerine Dream un poil envahissants, les raisons de voir, revoir et conserver ce premier coup d'éclat de Magic Mann sont innombrables. Mais le plaisir, lui, est unique.

Grand film.

 

 

 

Francisco,

 

 

 

3 bonnes raisons

 

 

 

 

Chroniques  Mann

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(THIEF)

 

1981

 

2H

 

 

Le Blu-ray                      Bravo et merci Wild Side, Classieux packaging!. Bonus de choix, l'ouvrage passionnant signé Michael Henry Wilson.  Photos, anecdotes, interviews. Du travail de pro pour caresser le collectionneur dans le sens du poil. Coté galette c'est une véritable résurrection. Copie propre et retour à l'étalonnage d'origine!. Niveau de détail sublimé. Respect du grain ciné mais géré admirablement dans les nombreuses scènes nocturnes. Le triomphe du remastering HD. 

 

Director:

Writers:

(novel), (screen story), 1 more credit »

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31/03/2015
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