LES CHRONIQUES DE FRANCISCO & Co

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MARIA, pleine de grâce

Drame   Biopic                                                       Sortie Blu-ray

Pablo Larrain

 

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Cinq étoiles et quelques mots.
Après Jackie et Spencer, dédiés à Jackie Kennedy et Lady Di, le réalisateur chilien Pablo Larraín clôt magistralement sa trilogie poétique consacrée aux étoiles solitaires, blessées par le poids de l’Histoire et les douloureux revers de la célébrité.

Après avoir embrassé, en une séquence divinement montée, les fastes d’une carrière de diva de l’opéra, ce requiem s’attarde sur les derniers jours de la cantatrice. Une errance visuellement somptueuse dans la mémoire d’un esprit troublé par les antidépresseurs, au milieu des fantômes du passé et dans les vestiges d’une gloire consumée.

 

Le cinéaste fait ainsi tomber toute frontière entre réalité, songe et hallucination. Plane cette nostalgie poignante d’un être touché par la grâce, mais carbonisé par le succès et les blessures du passé, désormais privé de ce don quasi divin qui la conduisit sous les lustres et les projecteurs des plus grandes salles du monde.

 

 

 

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C’est bien sur la douleur du manque, la soif de reconnaissance et l’addiction à la célébrité que repose l’âme du film. Maria, récit d’un parcours prométhéen à l’heure de la chute. Le réalisateur et son scénariste Steven Knight dessinent, avec empathie, un portrait aussi noble que pathétique. S’y égrènent les heures solitaires et hantées du renoncement et de l’adieu à la jeunesse.

 

Le coup de génie est de placer à ses côtés les figures bienveillantes du majordome et de la gouvernante. Leur humilité et leur indéfectible loyauté face aux caprices de la star tombée de son piédestal accentuent le tragique du récit. Voir le célèbre acteur italien Pierfrancesco Favino (Le Traître) composer un personnage quasi effacé souligne le talent de l’acteur, sans jamais éclipser la prestation dantesque d’Angelina Jolie.

 

 

 

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En silhouette fragile mais au port impérial, l’actrice bouleverse et fascine. Elle s’abandonne à son rôle de diva recluse avec une passion et un engagement qui enflamment chaque séquence. L’actrice impose ici sa présence et son charisme inégalés, en y ajoutant un regard d’une tristesse insondable. Une prestation à la hauteur de celle qu’elle livre dans L’Échange, chef-d’œuvre de Clint Eastwood.

 

Le rôle de sa vie ?

Probablement.
Celui d’une carrière au talent honteusement sous-exploité. On peut lire dans la puissante incarnation qu’elle livre dans Maria (après huit mois de formation au chant c'est bien elle qui donne de la voix lors du final) une forme de complicité avec cette figure au passé fastueux, mais touchée par l’amertume.

 

Maria est, pour moi, un authentique chef-d’œuvre.

Ce n’est pas seulement le drame qui m’a tiré les larmes, mais bel et bien la grâce qui éclaire les mouvements intimes et délicats de cet opéra.

 

 

 

Music is born of misery. Of suffering. Happiness never produced a beautiful melody.

 

 

 

 

 

 

Francisco,

 

 

 

 

 

 


 

 

 

 

 

 

 

 

La trilogie des étoiles hantées

 

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2024

 

2h

 

 

Le Blu-ray              Un régal permanent. Une patine et un niveau de détail qui transcende la somptueuse direction artistique. Photographie, décors, costumes, le ravissement est, visuellement, à la hauteur de la dimension tragique de ce bouleversant requiem.

 

 

 

 

 

 

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19/06/2025
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