FLIGHT, haute altitude

Drame

Robert Zemeckis

*****

- I'm trying to save your life!

- What life?

Efficacité maximale.

Divertissement cinq étoiles.

Encore une grande leçon d'entertainment! De nouveau, Zemeckis mélange les genres avec une aisance stupéfiante, drame, film-catastrophe (sans doute la scène de crash d'avion la plus impressionnante depuis... ) jusqu'au feel good movie, pour une histoire de rédemption comme nos cousins d'outre-Atlantique savent si bien les tourner. Flight offre un vol en première classe dans ce qui se brode de mieux dans le cinéma grand-public US.

Aprés le populaire Forrest Gump (véritable tour de force romanesque où les aventures d'un simplet masquent à peine une vision totalement subversive et satirique de ce rêve américain où sois-disant tout le monde peut réussir) Zemeckis nous offre avec Flight une autre critique féroce des dérives morales et religieuses de son pays sous couvert d'un mélodrame à l'emballage hollywoodien. Sauf qu'ici le personnage est sois-disant moralement indéfendable mais furieusement attachant. Porté par l'immense et charismatique Denzel Washington (Son meilleur rôle après Hurricante Carter, Fences, et Man on Fire), l'alcoolique pose sur le monde un regard plein d'humanité et de clairvoyance dans un monde cerné par l'exercice dévot de la religion et la pression médiatique, toutes deux gardiennes de l'incontournable bien-pensance.

Zemeckis à fait son choix.

La première demi-heure ne cache rien de ses travers mais l'impose triomphalement dans un acte d'un héroïsme ahurissant. Quand la décision totalement délirante d'un pilote de ligne sous l'emprise de l'alcool va sauver des dizaines de vie... Un pitch assez jouissif et exploité ici d'une manière passionnante.

La réalisation est souvent virtuose, la photographie un régal. Côté Blu-ray, n'hésitez pas à découvrir un très grand film dans les meilleures conditions possibles. Piqué de haute volée, contrastes et couleurs à la fête. Un transfert 5 étoiles. Décollage assuré !

Le casting impérial, of course. Précisons que la direction d'acteur est rarement prise en défaut dans la filmo de Big Robert. Kelly Reilly assure méchamment en junkie tandis que John Goodman réalise enfin son rêve : Interpréter "The Big Lebowski". Entre ces deux fines cordes le stradivarius de Denzel peut chanter haut et clair. Washington exploite une large gamme de jeu sur ce canevas bien aéré. Il fait bien parti de ce cercle restreint d'acteur constituant par leur simple présence à l'écran "un réel effet spécial". Avec lui même les moments de descente restent de haute volée.

Bigoterie hystérique, justice spectacle, malgré la concession un brin goguenarde au happy-end exigée par le système, la férocité et la satire sont bien au rendez-vous. Le réalisateur de Forrest Gump, Retour vers le Futur et du barbare Beowulf, signe une nouvelle fois une divertissante, émouvante et édifiante tranche de ciné.

Irrésistible !

Francisco,